lundi 29 octobre 2007

Bail à céder ?

Fabien

Par le biais de son premier secrétaire François Hollande, le parti dit « socialiste » vient d’annoncer qu’il ne s’opposerait pas à la « ratification » du nouveau traité constitutionnel par voie parlementaire.

Présenté à Lisbonne par Nikolas le Petit et reprenant l’essentiel des dispositions rejetées lors du référendum de 2005, l’adoption de ce traité ne pourrait être considéré que comme le plus grand déni de la souveraineté du Peuple Français jamais réalisé par sa classe politicienne. Elle ne pourrait à juste titre être interprétée que comme la preuve flagrante du caractère factice du cadre républicain de notre pays. Elle mettrait en lumière de la manière la plus crue que le jeu démocratique qui s’y déroule n’a de but qu’y amuser le Peuple pendant que les vraies décisions se prennent ailleurs, dans les cénacles où se côtoient membres de la grande bourgeoisie d’affaires et politiciens venant y prendre les ordres. Une république dont les élites - ou auto-proclamées comme telles - se révéleraient capables de faire un tel coup bas contre sa souveraineté populaire y perdrait définitivement toute trace de son vernis démocratique et le divorce entre son peuple et ses institutions ne pourrait y être à terme que total.

Ainsi notre pays s’enfonce de plus en plus dans une élitocratie ne conservant de la démocratie que l’apparence, en attendant le jour futur où l’ampleur des tensions sociales rendront le pays ingouvernable sans jeter aux orties les derniers oripeaux de l’idéal républicain tels qu’ont su le dessiner en leur temps les forces résistantes réunies au sein du CNR. Alors tous les outils seront prêts pour faire régner l’ordre social à coup de répression, d’intimidation et de bourrage de crâne avec toutes la puissance que donnent les technologies nouvelles.

Que le Parti Socialiste se coule dans ce jeu là n’est pas surprenant : C’est une donnée désormais historique qu’aux moments cruciaux engageant notre peuple celui-ci fait systématiquement le choix des intérêts de classe de la bourgeoisie contre ceux des classes populaires, les intérêts nationaux réels. Mais quelle visée a donc pour le Parti Communiste cette direction qui ose, dans ce contexte et après la sanction sans appel que constitue le score de notre candidate aux présidentielle et la disparition de groupe communiste en tant que tel à l’assemblée nationale, nous sortir de son chapeau un énième accord électoral sensé, va t-on nous expliquer, assurer l’élection de quelques maires et conseillers municipaux communistes ?

Faisant fi d’un potentiel militant certes affaibli mais réel la direction refuse au Parti, par ce positionnement, de mener le combat inscrivant la bataille pour l’élection de maires et de conseillers municipaux communistes dans la visée plus large de la construction d’un front politique d’opposition au capitalisme et d’une voie originale pour un socialisme à la française, en cohérence avec les atouts et potentialités de notre peuple, sa capacité voire son génie à imaginer des construction politiques nouvelles tel qu’il l’a démontré dans l’Histoire et en cohérence avec les révolutions en cours notamment en Amérique Latine.

Ce faisant cette direction nous envoie un signe fort qu’elle ne possède en notre peuple ni confiance, ni espoir ; qu’elle se contente de gérer au moins pire l’étiolement du formidable héritage de réseaux locaux que nous ont laissé les dernières grandes luttes du Parti Communiste dans la Résistance et contre les guerres coloniales ; qu’enfin elle n’a d’autre ambition pour le Parti que négocier sa liquidation pure et simple dans un ventre mou social-démocrate dans la position la moins défavorable possible afin de préserver quelques strapontins pour ses membres et quelques élus.

Il y a urgence pour les communistes de ce pays de s’approprier à nouveau le Parti pour en faire ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être : Un outil moderne, novateur et puissant en phase avec notre peuple et sa jeunesse pour construire et porter haut et fort l’exigence d’un changement révolutionnaire de notre société.

mardi 9 octobre 2007

Sarkolitarisme

SuperSarko

J’ai l’impression que deux mois passés à arpenter les canyons de la vallée d’Ossau suivis d’un mois de voyage au Maroc ont fait de moi un OVNI en décalage avec les réalités de la France telle qu’elle se dessine depuis le printemps dernier, sous l’entreprise de démolition de ses valeurs fondatrices menée par la clique à Sarkozy.

L’atterrissage a finalement eu lieu dimanche soir, et c’est un reportage de M6 sur Cuba qui en a été le déclencheur. En ce quarantième anniversaire du lâche assassinat du Che par un sbire des Etats-Unis dans une bourgade voisine de Santa-Cruz, la chaîne privée, associée aux intérêts de la famille Bolloré qui avait généreusement offert le voyage en yacht post-électoral de “notre” président, y a été de sa participation à l’entreprise terroriste de calomnie et de déstabilisation de la révolution cubaine. Au cours de ce soit-disant reportage tout a été mis en oeuvre pour tenter de nous persuader que toute tentative de renverser l’ordre capitaliste ne peut être que vouée à l’échec. Fausses interviews, situations mise en scène, c’est un véritable et grossier film de propagande qui nous a été présenté sous couvert d’un reportage d’information faisant sien sans complexe la citation de Goebbels “mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose”.

S’il est certain que tout ne doit pas être rose à Cuba, une chose est sûre : La presse et le pouvoir politique y sont libres de toute soumission aux intérêts égoïstes de la grande bourgeoisie d’affaire, et la destinée du pays y est entre les mains d’un peuple souverain qui a su faire de ce petit pays du tiers-monde un des pays à la population la mieux éduquée et la mieux soignée de la planète. Ça n’est assurément pas la voie que prend notre pays sous la barre de son petit timonier.

L’alignement de la politique économique et sociale de la France sur les objectifs du MEDEF et de sa polique étrangère sur celle des Ultra-conservateurs au pouvoir à la maison blanche est total. Avec le contrôle de la quasi totalité des médias d’information et des principaux partis politiques, la mise en place d’une politique toujours plus “sécuritaire” et “répressive”, c’est une véritable dictature de la grande bourgeoisie qui s’installe dans notre pays.

Le réveil tôt ou tard risque d’être très douloureux...