mercredi 21 mars 2007

Lettre ouverte à un ami

Sarko rit!

[Re: De la part de Jose BOVE (déclaration de candidature officielle)]

Salut Thierry,

Merci de me faire parvenir la déclaration de candidature de José Bové, cela m'a permis de la lire.

Ainsi donc j'ai appris qu'il se présente comme un candidat de rassemblement à gauche. Pourtant si son combat altermondialiste et contre les OGM doit être salué, sa candidature aux élections présidentielles ne saurait être présentée comme une candidature d'union anti-libérale. La manière dont José Bové l'a amenée ne peut être considérée comme exempte de calculs politiciens et à la place d'une candidature d'union, c'est une candidature de division qui ne peut qu'affaiblir le mouvement anti-libéral que nous offre José Bové. Rappelons les faits : Le 23 novembre 2006 José Bové se retirait de la course à l'investiture anti-libérale en mettant dos à dos PCF et LCR accusés par lui de vouloir briser la dynamique unitaire. Rappelons qu'Olivier Besancenot et la LCR avaient alors déjà décidé de faire cavalier seul et que Marie-George Buffet était candidate à porter les couleurs de l'Alternative Unitaire avec Clémentine Autain, Yves Salesse et Patrick Braouzec. Dès lors la candidature de José Bové n'a plus été soumise au débat, et sur la dernière ligne droite seuls restaient en lice MG Buffet, Y Salesse et C Autain. Une majorité des collectifs se sont prononcés pour MG Buffet, je l'ai regretté car à ce moment là ça n'était pas ma préférence comme peuvent en témoigner les membres du collectif du Sarladais ainsi que les messages postés sur mon blog, mais force est de reconnaître la légitimité du choix d'une majorité de collectifs. Au collectif national des 9 et 10 décembre nous avons assisté à un tir de barrage d'une majorité d'organisations contre la candidate choisie par les collectifs dans les motivations desquelles l'anti-communisme ne peut être exclu. Qu'à la suite de ce blocage systématique le parti communiste ai choisi de présenter Marie-George Buffet semble inévitable. Comment un parti comme le parti communiste ayant mis l'ensemble de ses forces et de ses moyens dans la dynamique anti-libérale aurait-il pu accepter que sa représentante choisie par une majorité de collectifs soit écartée au seul prétexte qu'elle était communiste au profit d'un(e) candidat(e) ayant reçu le soutien d'une petite minorité de collectifs. Cela aurait été balayer un choix démocratique évident et une curieuse façon de concevoir la construction d'une alternative démocratique au libéralisme.

Dans ces conditions comment voir le retournement des candidats mis en minorités lors des débats des collectifs autrement que comme une manoeuvre politicienne dont on a tout lieu de croire qu'elle a été orchestrée dès le début par José Bové et dont le but était de passer outre le débat et le choix des collectifs pour imposer d'en haut sa candidature. José Bové se la joue facile de critiquer les communistes de s'être investi à fond dans les collectifs et de se poser en sauveur d'une unité au nom d'un appel d'individualités et en dehors du cadre du débat construit par les citoyens désireux de construire à gauche une alternative au libéralisme. Je reste persuadé qu'il ne peut y avoir d'homme providentiel, ni dieu, ni césar, ni tribun pour paraphraser l'Internationale. Seule compte la démarche de rassemblement des forces éparses des victimes de la globalisation inhérente au capitalisme et qui ont pu montrer lors du référendum qu'en montant unies au créneau elles pouvaient repousser les assauts des forces coalisées des tenants de la fuite en avant vers toujours plus de capitalisme. Reste à démontrer notre capacité à construire un rassemblement majoritaire permettant d'imposer d'autres choix économiques que celui de faire fonctionner l'ensemble de la société au seul profit d'une infime minorité de grands possédants. Marquée du sceau de la manoeuvre politicienne y compris dans les arguments avancés sur le site unisavecbove.org pour soutirer des signatures aux maires UMP en faisant valoir que l'émiettement des voies à gauche du PS affaiblirait la gauche, la candidature de José Bové ne va malheureusement pas dans ce sens. Elle renforcera forcément l'effet vote utile au profit de la candidature social-libérale de Ségolène Royal, elle va hypothéquer la recherche de candidatures unitaires pour les législatives du mois de juin et risque de porter au mouvement anti-libéral un coup dont il mettra du temps à se remettre et que les tenants du libéralisme de droite comme de "gauche" pourront mettre à profit dans leur entreprise de démolition du "modèle social" français.

Je suis et reste persuadé que si le mouvement anti-capitaliste ne doit pas se construire autour du Parti Communiste, il ne peut pas se faire autrement qu'avec lui et que ceux qui affirment qu'il peut se faire contre lui, à l'image du soit disant philosophe et soutien de Bové Michel Onfray, n'ont d'autre but que contribuer de l'intérieur à empêcher qu'un mouvement naisse dans ce pays à même de contester et de renverser l'ordre établi par les forces du capital et destiné à assurer leur contrôle total sur les moindres aspects de notre vie quotidienne. Je suis navré que José Bové entre dans ce jeu là. Se faire photographier au coté du sub-commandante Marcos n'est à mes yeux une garantie d'aucune sorte sur sa volonté et sa capacité à se mettre au service des forces transformatrices de notre société. Je suis persuadé qu'à l'inverse du sub Marcos qui s'est mis entièrement au service de la cause des indiens du Chiapas et par là même du peuple mexicain, José Bové cherche à mettre la cause des victimes de la globalisation libérale au service de son ambition personnelle. Je le regrette, sa candidature n'est pas une bonne nouvelle pour l'altermondialisme dans notre pays, même si ce n'est pas par un blocage au niveau des parrainages que peuvent se régler les problèmes politiques.

Toutes ces raisons font que je t'appelle à soutenir la seule candidature anti-libérale légitime et dont le score au 22 avril sera mesuré comme l'indicateur de la capacité des altermondialistes à s'unir pour commencer à construire une alternative à gauche dans notre pays, celle de Marie-George Buffet porteuse du programme alternatif élaboré par les collectifs au cours de l'automne 2006.

Avec toute mon amitié, transmets la bise à Marie et aux enfants.

Jean

dimanche 4 mars 2007

Ségolène est une bombe !!!

Champignon nucléire

Ségolène est une femme. On craignait que si elle était élue les sommes colossales gaspillées dans le développement d'armes de destruction massive et dans le maintien d'une force opérationnelle capable d'aller défendre les intérêts des actionnaires des multinationales françaises dans le monde seraient détournées au profit d'œuvres de vie. Qu'on se rassure. Fidèle au traité constitutionnel européen qu'elle a défendu bec et ongles et qui prévoyait de constitutionnaliser l'augmentation des budgets militaires, nous ne courrons pas avec elle le risque de voir les formidables moyens mis dans le maintien et le développement d'armes terrifiantes utilisés à d'autres fins utiles. Essayez d'imaginez à quoi pourraient servir 2% du PIB de la quatrième puissance économique en terme d'aide au développement comme facteur de détente d'une situation internationale chaque jour plus explosive.

Ségolène se contente de prendre acte des tensions qui déchirent notre planète indépendamment de leurs causes et n'envisage comme conduite à tenir que de poursuivre la course à l'abîme, fidèle en cela à la tradition atlantiste du parti socialiste. Elle fait sien l'antique adage romain "si tu veux la paix, prépare la guerre" et s'inscrit dans une logique impérialiste somme toute naturelle pour la candidate d'un parti politique qui a renoncé, même dans ses discours, à son ambition originelle de dépasser un capitalisme dont Jaurès disait qu'il "porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage". Mais il faut bien reconnaître que depuis son assassinat le 31 juillet 1914 celui-ci a eu maintes occasions de se retourner dans sa tombe, alors une fois de plus ou une fois de moins....

En attendant la Dordogne est sortie de son lit ce week-end, renouant avec son ancien rôle de déesse fertilisatrice mis à mal par la construction des grands barrages en amont d'Argentat. Il y a toujours quelque chose de rassérénant à voir la nature reprendre ses droits.

samedi 3 mars 2007

Le troisième homme ?


Bayrou


Je me souviens de ce qui m'apparaissait, enfant, un grand mystère de la politique : Les sangs-tristes. Aujourd'hui une presse et des médias couchés au pied du capital comme tout bon toutou au pied de son maître voudraient les faire passer pour des hommes neufs porteurs d'idées nouvelles. Mais qu'on ne s'y trompe pas, membres à part entière d'une droite au sein de laquelle ils ont été les premiers promoteurs d'un libéralisme sauvage dont on voit les ravages aujourd'hui, ils n'ont de modéré que le lénifiant de leurs discours vides et creux, où les bons sentiments font office d'écran de fumée pour cacher le réactionnaire des politiques qu'ils promeuvent.


Ainsi la vieille ganache catholique et réactionnaire Bayrou marche sur les pas de Giscard et se verrait bien centriste à l'élysée fort d'un prétendu pressentiment de Mitterrand qui lui aurait confié l'avoir vu président de la république dans le futur. Il faut dire qu'entre une partie de l'électorat de droite, inquiet du populisme de Sarko et des risques de dérive fascisante qu'il porte en germe, et une Ségo dans laquelle ne se retrouve pas une partie de l'électorat socialiste, le bougre se dit qu'il y a un morceau de couverture et une petite place qui pourraient être libres dans le lit de la république...


Espérons que le peuple de France saura signifier à l'ancien ministre de l'éducation de Juppé qu'il ne prend pas les vessies pour des lanternes et qu'il n'est pas dupe d'un prétendu dépassement du clivage droite-gauche visant au fond à finir d'assassiner les idées progressistes en France, idées déjà bien mise à mal par l'acharnement du PS à détruire la capacité de la gauche à se rassembler pour changer réellement les choses dans notre pays.


Photo : Monique Sicard