jeudi 20 décembre 2007

De l'union et des communistes...

Union !

La question de l’union avec le Parti Socialiste pour les municipales est au centre du débat dans le Parti et semble polariser les clivages internes : Face à une direction nationale dont le but affiché est de parvenir à un accord global avec le PS pour « préserver » un maximum de mairies à direction communiste, la fronde gronde dans les rangs et de plus en plus nombreux sont ceux qui dénoncent cette stratégie d’alliance, qualifiée d’opportuniste et mortifère pour le Parti.

La dérive libérale du PS est assumée par sa direction qui ne cache plus son adhésion aux dogmes du capitalisme et ne fait plus d’un changement de société son objectif politique. Si cela est assumé de manière claire aujourd’hui ça n’est pas un fait nouveau et l’évolution du SPD allemand ou du New Labour anglais peut nous amener à considérer comme illusoires les vélleités des militants de l’aile gauche du PS qui, derrière Mélanchon ou Emmanuelli, espèrent en interne modifier le cap du navire social-démocrate. Le Parti Socialiste a toujours été et restera toujours, à mon sens et en dépit de son nom, une formidable machine à neutraliser toute tentative de changement de fond de notre société vers une société socialiste.

Si le clivage gauche-droite a un sens dans notre pays, il doit se situer entre ceux qui ambitionnent de renverser l’ordre capitaliste des choses et ceux qui s’en accommodent avec plus ou moins de zèle pour défendre les intérêts de la grande bourgeoisie. En ce sens le Parti Socialiste est un parti de droite mais dont une grande partie des militants et la majorité des électeurs sont des gens de gauche.

En signant un accord national avec le PS la direction du parti envoie un signe qui se veut fort à l’ensemble de l’électorat populaire, mais qui a toute les chances de n’avoir d’autre retentissement que l’explosion d’un pétard sous une cloche à vide. Signe d’autant plus incompréhensible qu’en appelant ses parlementaires à voter le 4 février en faveur de la révision constitutionnelle demandée par Sarkozy, la direction socialiste a pris le choix de soutenir activement le coup d’état institutionnel qui se prépare et dont toutes les répercussions pour l’avenir de notre « démocratie » n’ont pas été, j’en ai peur, mesurées.

Dès lors que traduit ce signe pour les militants « de base » que nous sommes, engagés dans le Parti Communiste pour de multiples raisons mais avec au coeur l’aspiration profonde que le mode d’exploitation capitaliste est au mieux un véritable gachis, au pire un système criminel de spoliation sociale s’appuyant sur un saccage sans mesure de vies et la guerre permanente pour maintenir la domination d’une petite caste sur la société ?

Ce qu’à mon sens il traduit d’abord et avant tout c’est que la direction n’a d’autre visée politique qu’électoraliste. Ce qui veut dire, dès lors que le système politique de notre pays n’a d’autre but que de perpétuer la domination de la bourgeoisie sur nos institutions et que nous parlons bien là de notre parti, le Parti Communiste, que la direction n’a pas de visée politique. Ou tout au moins pas de visée politique avouée.

Comme aucun communiste ne peut sérieusement croire qu’à ce niveau de responsabilité nous ayons placé (ou laissé placer) des irresponsables, chacun y va de son analyse sur le sens de la « gouvernance » du parti et le but poursuivi par une direction dont les préoccupations semblent de plus en plus coupées de celles de la base du parti. Et là se situe de mon point de vue de militant de base lambda, porteur de l’histoire de mon parti et ferment de son avenir, sa plus grave défaillance. En effet dans ce débat dans lequel les enjeux réels ne sont jamais posés de manière claire sur la table, les forces centrifuges internes au parti prennent une force qui croît avec le temps, ejectant un à un les militants et menaçant à (court ?) terme le parti d’explosion.

Pendant ce temps ce qui devrait être le travail de fond du parti dans la société n’est plus effectué, à savoir : La formation théorique des militants sur l’économie politique, l’histoire du mouvement ouvrier et l’analyse des contradictions du capitalisme réel ; La mise en culture d’un communisme vivant ayant comme objectif sa visée historique et sa diffusion dans les pores de la société ; La définition d’objectifs de lutte agissant sur la politique concrète de notre pays et les moyens à mettre en oeuvre pour y aboutir... Pour faire bref la construction permanente d’un Parti Communiste en prise directe avec les enjeux et le peuple de son temps.

C’est à ce niveau là et rien de moins que se situe l’enjeu du prochain congrès prévu à la fin 2008 :

Engageons ce travail de fond de redressement d’un idéal et d’une action communiste décomplexée, assumant son histoire et sa visée historique et osons nous projeter dans l’avenir pour redevenir un élément moteur de la transformation et ne plus nous contenter d’être une simple force d’inertie à la remorque du mouvement social. La lutte victorieuse lors du référendum de 2005 nous a montré l’étendu des possibles. Si nous parvenons à redevenir nous-même, la question des alliances électorales ne sera plus jamais une question centrale et se résoudra d’elle même.

Dès aujourd’hui c’est de la responsabilité de chaque communiste de prendre en main la destinée de son parti et pour en revenir aux municipales, ça ne peut-être qu’à chaque section de décider de sa stratégie locale en fonction des acteurs politiques locaux avec comme objectif de replacer la politique au coeur de l’enjeu électoral : En terme de programme électoral mais aussi et surtout en terme de volonté d’implication des citoyens dans la vie municipale pour faire de chaque commune gérée avec des communistes un relais des luttes et un obstacle qu’aura a rencontrer la bourgeoisie dans son entreprise de remodelage de la société.

lundi 17 décembre 2007

Pouvoir d'achat ou révolution ?

Salaire

La mise en avant de la question du « pouvoir d’achat » est posée comme question centrale de l’affrontement politique par l’ensemble des partis de gauche, de LO au PS bien que ceux-ci ne s’accordent pas sur son ampleur souhaitable.

Deux posts récents (*) sur le site Bellacio se dressent à juste titre contre l’utilisation impropre de l’expression « pouvoir d’achat » qui vise à transformer la revendication salariale en fumeuse « capacité de consommer » et font écho à mon post du 20 juin « Nouvelle heure ? ». Au-delà de l'aspect sémantique des choses bien que je partage cette préoccupation, c'est l'enfermement du champ de revendication des salariés dans la revendication salariale qui me semble l'impasse dans laquelle s'est fourvoyé le mouvement ouvrier (au sens large) et qui est caractéristique de ce que je comprends comme réformisme.

J'entends par là qu'en se limitant à réclamer une part plus grande du produit de son travail dans l'unique but d'augmenter sa capacité à consommer, le salariat borne son action politique dans un champ strictement délimité par le Capital qui lui interdit de remettre en cause l'organisation sociale imposée par ce dernier et au coeur de laquelle figure la propriété privée des moyens de production lui permettant de s'approprier à titre privé les fruits du travail social.

Dès lors l'offensive politique ne peut plus revenir entre les mains du salariat qui n'a comme horizon politique que d'essayer de contrer la baisse permanente de la valeur de son travail inhérente à l'exploitation capitaliste (pour faire vite) et l'entreprise constante de destruction des conquêtes sociales arrachées à la bourgeoisie à une époque où le salariat était à l'offensive car porteur d'une volonté politique forte de renversement de la domination du Capital.

N'ayant en face de lui plus qu'une opposition parcellaire et (rendue) aveugle aux enjeux réels, le Capital peut pousser plus loin la recomposition de la société et dont les délocalisations sont un exemple brutal : Par celles ci il passe d'une appropriation privée des fruits du travail social au vol pur et simple de l'ensemble du produit de celui-ci dont les profits ne sont qu'une partie, en enlevant physiquement les infrastructures industrielles aux populations qui les ont construites de leur travail. Ceci pour les transplanter dans des régions où la valeur du travail est plus basse mais aussi où l'entreprise parachutée "ficelée" d'un ailleurs lointain ne peut apparaître comme une construction collective de ses salariés.

(*) [Jean-Yves Denis : « POUVOIR » d’achat] et [La Louve : NON au POUVOIR d’ACHAT ! OUI au SALAIRE !]

jeudi 13 décembre 2007

Du combat contre le capitalisme à la riposte...

MPVieu

L’AG du Week-End dernier était destinée à produire un mandat en vu de préparer le congrés du parti de la fin 2008. Ce mandat est l’émanation des travaux de l’AGE et, quoi que l’on pense par ailleurs de la manière dont ont été mené et orienté les débats, il est le fruit de ce travail collectif.

Or il apparait que celui-ci a été modifié sous la direction de Marie-Pierre Vieu ( par ailleurs membre du bureau national et responsable à la formation des communistes !) lors de sa mise au propre à l’issue du débat et que le "combat contre le capitalisme mondialisé" adopté le samedi s’est affadi en "riposte" le dimanche (Cf Huma du 10/12 et texte du mandat disponible sur le site du PCF).

C’est grave. Car si l’action est la partie visible et transformante de la politique, celle-ci se fonde sur l’idée qui la sous-tend et dont l’élaboration collective se traduit dans le texte adopté au bout de la discussion.

Modifier le texte à posteriori équivaut à nier le débat démocratique et à s’asseoir dessus. Ce faisant le dirigeant qui se rend coupable d’un tel déni affiche son illégitimité à la face des militants car il affirme par là que son pouvoir se fonde sur leur mépris et que ceux-ci ne sont considéré que comme simple "chair à canon" d’un état-major qui serait détenteur d’une vérité politique contre eux.

C’est l’essence même du stalinisme et il est impensable que la modification du texte soit une erreur involontaire.
Marie-Pierre Vieu est tout sauf une imbécile écervelée, mais ses débuts en politique peuvent éclairer ses comportements actuels. Et dans un certain sens les dérives de la direction.

Je l’ai connue dans les années 80 alors que j’étais militant sur les bancs des amphis de Toulouse. Rejetone d’un CG de Tarbes, elle est devenue dès son arrivée secrétaire de ville de l’UEC où son règne a été marquée par un autoritarisme sectaire et une abscence de vue politique qui s’est traduit vite par un affaiblissement de l’UEC et un divorce entre elle et l’AGET-UNEF dont pourtant la quasi totalité des dirigeants étaient des camarades.

Son attitude était d’un suivisme absolu envers les directives nationales et l’étouffement de tout débat interne non "cadré", n’hésitant pas à manier l’invective et l’exclusion : quiconque n’allant pas dans son sens était vite catalogué de "zoz-dem" ou de "gaussiste" dans son vocable zozotan. Petite anecdote, son attitude ouverte et démocrate lui avait valu à Toulouse à l’époque le gentil surnom de "Marie-Pierre Viu, la génisse des carpettes".

Véritable carriériste, elle a construit son militantisme politique dans le seul but de monter dans l’appareil et n’a pas hésité pour finir présidente de l’UNEF à offrir la "remise au pas" de l’AGET-UNEF, qui était peut-être à l’époque le plus fort bastion de l’UNEF, à la direction de l’UEC qui voulait reprendre le contrôle du syndicat. Cette remise au pas s’est notamment traduite par l’éclatement du syndicat de la fac de sciences-médecine par une démission en masse de ses militants lors du congrès de Toulouse en 90. Congrès qu’ils avaient accueilli et organisé dans leur Université.

Ses bons et loyaux services lui ont valu d’être placée à la tête de l’UNEF où lui a succédé Karine Delpas, une de ses "créatures" issue elle aussi du creuset toulousain. Elle a donc travaillé en sous main à la fusion UNEF/UNEF-ID que le parti a pu offrir en gage au PS lors de l’épisode de la gauche plurielle : la destruction d’un syndicalisme de lutte dans les facs.

Il semble clair que les raisons profonde de notre affaiblissement ne sont pas à chercher sous les décombres du mur de Berlin.

Post Scriptum : Le 13 décembre au soir le texte du mandat a été rétabli dans la forme votée par les délégués. Une erreur de "copié-collé" a été invoquée...

lundi 10 décembre 2007

Qu'est-il passé d'autre que le vent?

tempete

Comme l’immense majorité de mes camarades de Parti, je n’étais pas à la Défense le week-end dernier.

Mille cinq cents délégués des sections y ont réfléchi, parait-il, aux perspectives et devenir du Parti communiste afin de dégager les pistes pour la préparation du congrès de 2008.

L’aboutissement d’un déclin électoral de 30 ans dans le score de notre candidate aux dernières présidentielles et la perte de notre groupe à l’assemblée, l’alignement revendiqué du Parti socialiste sur les positions de classe de la bourgeoisie et son accord de fond avec la politique menée par Sarkozy, la fureur antisociale de celle-ci et son inscription dans une course à l’abîme menée tambour battant au nom des intérêts du capitalisme débridé et rebaptisée mondialisation, tout cela méritait le lancement d’un véritable débat de fond destiné à dessiner les contours d’une organisation communiste de combat pour le siècle qui s’ouvre.

Une organisation communiste qui se réapproprie ses fondamentaux pour redevenir ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être : Une culture capable de porter le fer de l’action au plus profond des contradictions de l’ordre capitaliste avec comme objectif la destruction de l’appareil d’État bourgeois et son remplacement par une société sans classe, ou ayant ambition à le devenir et s’en donnant la dynamique et les moyens.

Une telle démarche n’aurait pu qu’ouvrir le débat sur l’évolution d’un Parti s’affirmant révolutionnaire mais se prenant et s’engluant dans le jeu électoraliste au point de s’y identifier jusqu’à y voir sa raison d’être, en perdant de vue que celui-ci n’a été construit que dans le but d’assurer la pérennité du pouvoir entre les mains de la seule bourgeoisie.

Ce débat que nous n’auront, j’en ai peur, jamais car il risquerait remettre en cause en profondeur la légitimité de la direction, et ce non sur des résultats électoraux ponctuels bien que récurrents dans leur dégradation mais sur l’ossature même sur laquelle a été construite la stratégie du parti depuis la fin des guerres coloniales et dont elle est l’héritière.

Comme l’immense majorité de mes camarades de Parti, je n’étais pas à la Défense le week-end dernier.

Il pleuvait sur Sarlat comme sur Paris et rien d’autre que le vent ne semblait ces jour-là devoir balayer la France...

samedi 1 décembre 2007

V'là l'progrès...

Radar Sarlat

Ça y est, avec un peu de retard sur le reste de la France le Sarladais entre ce mois-ci de plain-pied dans la modernité. Circonstance fortuite qui prend toute la force du symbole, décembre 2007 verra ouvrir un macdo à Sarlat et y apparaître son premier radar automatique.

Papiers gras et emballages en polystyrène vont pouvoir envahir les pavés de la vieille ville tandis que les papillons envoyés par les automates du ministère de l’Intérieur vont pouvoir envahir les boites aux lettres et tenter de renflouer les finances de la « république » que le gang de notre nabot de président vient d’alléger de milliards d’euros de cadeaux fiscaux à la grande bourgeoisie sa maîtresse.

Les sarladais ne pourront plus s’imaginer vivre dans une bulle hors du pétainisme ressuscité que sont en train d’installer dans notre pays les laquais de l’oligarchie. Il ne manque plus que la généralisation ici aussi des contrôles d’identités sous prétexte de chasse aux sans-papiers pour que le sarkozysme s’y déploie avec la même abjection que sur l’ensemble du territoire.

Aujourd’hui comme hier, la force de l’État au service d’une infime minorité n’est que la mesure de notre soumission et est inversement proportionnelle à la résistance que nous saurons lui imposer. Il semble de plus en plus urgent face à la mise en place d’un pouvoir de plus en plus autoritaire parce qu’illégitime et contesté de voir se réactiver les réseaux de la désobéissance civile et de la solidarité.

En attendant, contestez systématiquement les contraventions générées par les radars automatiques. En payant la contravention vous reconnaîtriez votre infraction, or c’est à la police de prouver que vous êtes coupable. De plus, ne dénoncez pas le conducteur éventuel de votre véhicule. Depuis la chute du régime de Vichy en août 44 la dénonciation n’est plus une obligation légale en France.

Pour ce  qui est du macdo si nous ne sommes pas obligé d’y mettre le feu, rien ne nous empêche de ne pas aller y échanger de la merde contre notre argent...

Post Scriptum : 3 jours aprés sa pose le radar automatique a été masqué et arraché. Il penche sur son support brisé et semble fixer d'un oeil dubitatif la pelouse du bas-côté.