mercredi 20 juin 2007

Nouvelle heure ?

Roncevaux

La victoire de la droite du 17 juin en asseyant le sacre de Nicolas Sarkozy sur une majorité parlementaire solide vient parachever un travail de fond de reconquête par les forces de la bourgeoisie de l’ensemble des leviers du pouvoir pour mener la politique de la France au service de ses seul intérêts de classe. Cette victoire vient de loin et le sursaut de l’électorat de gauche qui n’a pas permis à l’UMP de réaliser la razzia annoncée sur les sièges de l’assemblée ne doit pas être l’arbre qui cache le désert idéologique qu’est devenue la gauche de notre pays.

En ce sens, les nominations à des postes ministériels de Kouchner, de l’égérie de “Ni Putes Ni Soumise” Fadela Amara, de Besson ou du maire de Mulhouse illustrent à leur façon l’épaisseur du papier à cigarette qui sépare un P.S. désormais converti sans complexe au social-libéralisme et un U.M.P. qui affiche vouloir promouvoir un libéralisme social. Que cachent ces mots ? Seul l’examen des politiques successivement menées et prévues permet de s’assurer que la seule politique à l’ordre du jour des partis (sociaux-)libéraux est d’accentuer la main mise du capital sur les leviers et les richesses de la nation.

Ce constat fait on ne peut que légitimement se poser la question du rôle que joue le P.S. par ses principaux dirigeants dans la gauche française. Et il suffit de se rappeler que si un seul traître pouvait parfois ouvrir les portes d’une citadelle assiégée et dénouer une bataille, que penser du rôle destructeur pour l’espoir de transformation sociale qu’on eu ces vingts dernières années ces promoteurs d’une politique au service de la bourgeoisie que sont et furent dans leur grande majorité les cadres du P.S. à commencer par le premier d’entre eux, François Mitterrand.

Dès lors comment qualifier autrement que de cécité la politique suivie par le parti consistuant à courir après le P.S. dans l’illusoire espoir de sauver quelques sièges et d’infléchir un tant soit peu la politique mise en oeuvre par ce dernier lorsqu’il accrochait le pouvoir. Combien destructrice pour le parti fut cette ligne de fuite en avant jetant avec l’ambition d’impulser une transformation révolutionnaire de la société les outils d’analyse et d’action politique qui firent la pertinence et la force de notre politique.

Car qu’avons nous à opposer à une société capitaliste offrant comme panacée du bonheur et de l’épanouissement personnel l’enfermement de chacun dans une bulle individuelle que viendrait nourrir et enrichir l’accumulation de biens de consommations jetables et sans cesse renouvelables ? L’augmentation du pouvoir d’achat comme seul horizon politique visible ? Mais à ce jeu là les sociétés de crédit capitalistes sont plus crédibles que le Parti Communiste !

Il est temps que le parti se ressaisisse. Qu’à l’ambition affichée de se consitituer pôle de rassemblement populaire s’ajoute la construction réelle d’un pôle anticapitaliste clair et lisible, agrégeant sans les diluer les différentes forces sociales et politiques s’inscrivant dans le mouvement de transformation sociale en une force de rassemblement à même d’être porteuse d’un projet socialiste pour la France du XXIème siècle, en liaison avec les mouvements de libération nationaux et les expériences concrêtes de construction du socialisme en cours sur notre planête.