jeudi 20 décembre 2007

De l'union et des communistes...

Union !

La question de l’union avec le Parti Socialiste pour les municipales est au centre du débat dans le Parti et semble polariser les clivages internes : Face à une direction nationale dont le but affiché est de parvenir à un accord global avec le PS pour « préserver » un maximum de mairies à direction communiste, la fronde gronde dans les rangs et de plus en plus nombreux sont ceux qui dénoncent cette stratégie d’alliance, qualifiée d’opportuniste et mortifère pour le Parti.

La dérive libérale du PS est assumée par sa direction qui ne cache plus son adhésion aux dogmes du capitalisme et ne fait plus d’un changement de société son objectif politique. Si cela est assumé de manière claire aujourd’hui ça n’est pas un fait nouveau et l’évolution du SPD allemand ou du New Labour anglais peut nous amener à considérer comme illusoires les vélleités des militants de l’aile gauche du PS qui, derrière Mélanchon ou Emmanuelli, espèrent en interne modifier le cap du navire social-démocrate. Le Parti Socialiste a toujours été et restera toujours, à mon sens et en dépit de son nom, une formidable machine à neutraliser toute tentative de changement de fond de notre société vers une société socialiste.

Si le clivage gauche-droite a un sens dans notre pays, il doit se situer entre ceux qui ambitionnent de renverser l’ordre capitaliste des choses et ceux qui s’en accommodent avec plus ou moins de zèle pour défendre les intérêts de la grande bourgeoisie. En ce sens le Parti Socialiste est un parti de droite mais dont une grande partie des militants et la majorité des électeurs sont des gens de gauche.

En signant un accord national avec le PS la direction du parti envoie un signe qui se veut fort à l’ensemble de l’électorat populaire, mais qui a toute les chances de n’avoir d’autre retentissement que l’explosion d’un pétard sous une cloche à vide. Signe d’autant plus incompréhensible qu’en appelant ses parlementaires à voter le 4 février en faveur de la révision constitutionnelle demandée par Sarkozy, la direction socialiste a pris le choix de soutenir activement le coup d’état institutionnel qui se prépare et dont toutes les répercussions pour l’avenir de notre « démocratie » n’ont pas été, j’en ai peur, mesurées.

Dès lors que traduit ce signe pour les militants « de base » que nous sommes, engagés dans le Parti Communiste pour de multiples raisons mais avec au coeur l’aspiration profonde que le mode d’exploitation capitaliste est au mieux un véritable gachis, au pire un système criminel de spoliation sociale s’appuyant sur un saccage sans mesure de vies et la guerre permanente pour maintenir la domination d’une petite caste sur la société ?

Ce qu’à mon sens il traduit d’abord et avant tout c’est que la direction n’a d’autre visée politique qu’électoraliste. Ce qui veut dire, dès lors que le système politique de notre pays n’a d’autre but que de perpétuer la domination de la bourgeoisie sur nos institutions et que nous parlons bien là de notre parti, le Parti Communiste, que la direction n’a pas de visée politique. Ou tout au moins pas de visée politique avouée.

Comme aucun communiste ne peut sérieusement croire qu’à ce niveau de responsabilité nous ayons placé (ou laissé placer) des irresponsables, chacun y va de son analyse sur le sens de la « gouvernance » du parti et le but poursuivi par une direction dont les préoccupations semblent de plus en plus coupées de celles de la base du parti. Et là se situe de mon point de vue de militant de base lambda, porteur de l’histoire de mon parti et ferment de son avenir, sa plus grave défaillance. En effet dans ce débat dans lequel les enjeux réels ne sont jamais posés de manière claire sur la table, les forces centrifuges internes au parti prennent une force qui croît avec le temps, ejectant un à un les militants et menaçant à (court ?) terme le parti d’explosion.

Pendant ce temps ce qui devrait être le travail de fond du parti dans la société n’est plus effectué, à savoir : La formation théorique des militants sur l’économie politique, l’histoire du mouvement ouvrier et l’analyse des contradictions du capitalisme réel ; La mise en culture d’un communisme vivant ayant comme objectif sa visée historique et sa diffusion dans les pores de la société ; La définition d’objectifs de lutte agissant sur la politique concrète de notre pays et les moyens à mettre en oeuvre pour y aboutir... Pour faire bref la construction permanente d’un Parti Communiste en prise directe avec les enjeux et le peuple de son temps.

C’est à ce niveau là et rien de moins que se situe l’enjeu du prochain congrès prévu à la fin 2008 :

Engageons ce travail de fond de redressement d’un idéal et d’une action communiste décomplexée, assumant son histoire et sa visée historique et osons nous projeter dans l’avenir pour redevenir un élément moteur de la transformation et ne plus nous contenter d’être une simple force d’inertie à la remorque du mouvement social. La lutte victorieuse lors du référendum de 2005 nous a montré l’étendu des possibles. Si nous parvenons à redevenir nous-même, la question des alliances électorales ne sera plus jamais une question centrale et se résoudra d’elle même.

Dès aujourd’hui c’est de la responsabilité de chaque communiste de prendre en main la destinée de son parti et pour en revenir aux municipales, ça ne peut-être qu’à chaque section de décider de sa stratégie locale en fonction des acteurs politiques locaux avec comme objectif de replacer la politique au coeur de l’enjeu électoral : En terme de programme électoral mais aussi et surtout en terme de volonté d’implication des citoyens dans la vie municipale pour faire de chaque commune gérée avec des communistes un relais des luttes et un obstacle qu’aura a rencontrer la bourgeoisie dans son entreprise de remodelage de la société.

lundi 17 décembre 2007

Pouvoir d'achat ou révolution ?

Salaire

La mise en avant de la question du « pouvoir d’achat » est posée comme question centrale de l’affrontement politique par l’ensemble des partis de gauche, de LO au PS bien que ceux-ci ne s’accordent pas sur son ampleur souhaitable.

Deux posts récents (*) sur le site Bellacio se dressent à juste titre contre l’utilisation impropre de l’expression « pouvoir d’achat » qui vise à transformer la revendication salariale en fumeuse « capacité de consommer » et font écho à mon post du 20 juin « Nouvelle heure ? ». Au-delà de l'aspect sémantique des choses bien que je partage cette préoccupation, c'est l'enfermement du champ de revendication des salariés dans la revendication salariale qui me semble l'impasse dans laquelle s'est fourvoyé le mouvement ouvrier (au sens large) et qui est caractéristique de ce que je comprends comme réformisme.

J'entends par là qu'en se limitant à réclamer une part plus grande du produit de son travail dans l'unique but d'augmenter sa capacité à consommer, le salariat borne son action politique dans un champ strictement délimité par le Capital qui lui interdit de remettre en cause l'organisation sociale imposée par ce dernier et au coeur de laquelle figure la propriété privée des moyens de production lui permettant de s'approprier à titre privé les fruits du travail social.

Dès lors l'offensive politique ne peut plus revenir entre les mains du salariat qui n'a comme horizon politique que d'essayer de contrer la baisse permanente de la valeur de son travail inhérente à l'exploitation capitaliste (pour faire vite) et l'entreprise constante de destruction des conquêtes sociales arrachées à la bourgeoisie à une époque où le salariat était à l'offensive car porteur d'une volonté politique forte de renversement de la domination du Capital.

N'ayant en face de lui plus qu'une opposition parcellaire et (rendue) aveugle aux enjeux réels, le Capital peut pousser plus loin la recomposition de la société et dont les délocalisations sont un exemple brutal : Par celles ci il passe d'une appropriation privée des fruits du travail social au vol pur et simple de l'ensemble du produit de celui-ci dont les profits ne sont qu'une partie, en enlevant physiquement les infrastructures industrielles aux populations qui les ont construites de leur travail. Ceci pour les transplanter dans des régions où la valeur du travail est plus basse mais aussi où l'entreprise parachutée "ficelée" d'un ailleurs lointain ne peut apparaître comme une construction collective de ses salariés.

(*) [Jean-Yves Denis : « POUVOIR » d’achat] et [La Louve : NON au POUVOIR d’ACHAT ! OUI au SALAIRE !]

jeudi 13 décembre 2007

Du combat contre le capitalisme à la riposte...

MPVieu

L’AG du Week-End dernier était destinée à produire un mandat en vu de préparer le congrés du parti de la fin 2008. Ce mandat est l’émanation des travaux de l’AGE et, quoi que l’on pense par ailleurs de la manière dont ont été mené et orienté les débats, il est le fruit de ce travail collectif.

Or il apparait que celui-ci a été modifié sous la direction de Marie-Pierre Vieu ( par ailleurs membre du bureau national et responsable à la formation des communistes !) lors de sa mise au propre à l’issue du débat et que le "combat contre le capitalisme mondialisé" adopté le samedi s’est affadi en "riposte" le dimanche (Cf Huma du 10/12 et texte du mandat disponible sur le site du PCF).

C’est grave. Car si l’action est la partie visible et transformante de la politique, celle-ci se fonde sur l’idée qui la sous-tend et dont l’élaboration collective se traduit dans le texte adopté au bout de la discussion.

Modifier le texte à posteriori équivaut à nier le débat démocratique et à s’asseoir dessus. Ce faisant le dirigeant qui se rend coupable d’un tel déni affiche son illégitimité à la face des militants car il affirme par là que son pouvoir se fonde sur leur mépris et que ceux-ci ne sont considéré que comme simple "chair à canon" d’un état-major qui serait détenteur d’une vérité politique contre eux.

C’est l’essence même du stalinisme et il est impensable que la modification du texte soit une erreur involontaire.
Marie-Pierre Vieu est tout sauf une imbécile écervelée, mais ses débuts en politique peuvent éclairer ses comportements actuels. Et dans un certain sens les dérives de la direction.

Je l’ai connue dans les années 80 alors que j’étais militant sur les bancs des amphis de Toulouse. Rejetone d’un CG de Tarbes, elle est devenue dès son arrivée secrétaire de ville de l’UEC où son règne a été marquée par un autoritarisme sectaire et une abscence de vue politique qui s’est traduit vite par un affaiblissement de l’UEC et un divorce entre elle et l’AGET-UNEF dont pourtant la quasi totalité des dirigeants étaient des camarades.

Son attitude était d’un suivisme absolu envers les directives nationales et l’étouffement de tout débat interne non "cadré", n’hésitant pas à manier l’invective et l’exclusion : quiconque n’allant pas dans son sens était vite catalogué de "zoz-dem" ou de "gaussiste" dans son vocable zozotan. Petite anecdote, son attitude ouverte et démocrate lui avait valu à Toulouse à l’époque le gentil surnom de "Marie-Pierre Viu, la génisse des carpettes".

Véritable carriériste, elle a construit son militantisme politique dans le seul but de monter dans l’appareil et n’a pas hésité pour finir présidente de l’UNEF à offrir la "remise au pas" de l’AGET-UNEF, qui était peut-être à l’époque le plus fort bastion de l’UNEF, à la direction de l’UEC qui voulait reprendre le contrôle du syndicat. Cette remise au pas s’est notamment traduite par l’éclatement du syndicat de la fac de sciences-médecine par une démission en masse de ses militants lors du congrès de Toulouse en 90. Congrès qu’ils avaient accueilli et organisé dans leur Université.

Ses bons et loyaux services lui ont valu d’être placée à la tête de l’UNEF où lui a succédé Karine Delpas, une de ses "créatures" issue elle aussi du creuset toulousain. Elle a donc travaillé en sous main à la fusion UNEF/UNEF-ID que le parti a pu offrir en gage au PS lors de l’épisode de la gauche plurielle : la destruction d’un syndicalisme de lutte dans les facs.

Il semble clair que les raisons profonde de notre affaiblissement ne sont pas à chercher sous les décombres du mur de Berlin.

Post Scriptum : Le 13 décembre au soir le texte du mandat a été rétabli dans la forme votée par les délégués. Une erreur de "copié-collé" a été invoquée...

lundi 10 décembre 2007

Qu'est-il passé d'autre que le vent?

tempete

Comme l’immense majorité de mes camarades de Parti, je n’étais pas à la Défense le week-end dernier.

Mille cinq cents délégués des sections y ont réfléchi, parait-il, aux perspectives et devenir du Parti communiste afin de dégager les pistes pour la préparation du congrès de 2008.

L’aboutissement d’un déclin électoral de 30 ans dans le score de notre candidate aux dernières présidentielles et la perte de notre groupe à l’assemblée, l’alignement revendiqué du Parti socialiste sur les positions de classe de la bourgeoisie et son accord de fond avec la politique menée par Sarkozy, la fureur antisociale de celle-ci et son inscription dans une course à l’abîme menée tambour battant au nom des intérêts du capitalisme débridé et rebaptisée mondialisation, tout cela méritait le lancement d’un véritable débat de fond destiné à dessiner les contours d’une organisation communiste de combat pour le siècle qui s’ouvre.

Une organisation communiste qui se réapproprie ses fondamentaux pour redevenir ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être : Une culture capable de porter le fer de l’action au plus profond des contradictions de l’ordre capitaliste avec comme objectif la destruction de l’appareil d’État bourgeois et son remplacement par une société sans classe, ou ayant ambition à le devenir et s’en donnant la dynamique et les moyens.

Une telle démarche n’aurait pu qu’ouvrir le débat sur l’évolution d’un Parti s’affirmant révolutionnaire mais se prenant et s’engluant dans le jeu électoraliste au point de s’y identifier jusqu’à y voir sa raison d’être, en perdant de vue que celui-ci n’a été construit que dans le but d’assurer la pérennité du pouvoir entre les mains de la seule bourgeoisie.

Ce débat que nous n’auront, j’en ai peur, jamais car il risquerait remettre en cause en profondeur la légitimité de la direction, et ce non sur des résultats électoraux ponctuels bien que récurrents dans leur dégradation mais sur l’ossature même sur laquelle a été construite la stratégie du parti depuis la fin des guerres coloniales et dont elle est l’héritière.

Comme l’immense majorité de mes camarades de Parti, je n’étais pas à la Défense le week-end dernier.

Il pleuvait sur Sarlat comme sur Paris et rien d’autre que le vent ne semblait ces jour-là devoir balayer la France...

samedi 1 décembre 2007

V'là l'progrès...

Radar Sarlat

Ça y est, avec un peu de retard sur le reste de la France le Sarladais entre ce mois-ci de plain-pied dans la modernité. Circonstance fortuite qui prend toute la force du symbole, décembre 2007 verra ouvrir un macdo à Sarlat et y apparaître son premier radar automatique.

Papiers gras et emballages en polystyrène vont pouvoir envahir les pavés de la vieille ville tandis que les papillons envoyés par les automates du ministère de l’Intérieur vont pouvoir envahir les boites aux lettres et tenter de renflouer les finances de la « république » que le gang de notre nabot de président vient d’alléger de milliards d’euros de cadeaux fiscaux à la grande bourgeoisie sa maîtresse.

Les sarladais ne pourront plus s’imaginer vivre dans une bulle hors du pétainisme ressuscité que sont en train d’installer dans notre pays les laquais de l’oligarchie. Il ne manque plus que la généralisation ici aussi des contrôles d’identités sous prétexte de chasse aux sans-papiers pour que le sarkozysme s’y déploie avec la même abjection que sur l’ensemble du territoire.

Aujourd’hui comme hier, la force de l’État au service d’une infime minorité n’est que la mesure de notre soumission et est inversement proportionnelle à la résistance que nous saurons lui imposer. Il semble de plus en plus urgent face à la mise en place d’un pouvoir de plus en plus autoritaire parce qu’illégitime et contesté de voir se réactiver les réseaux de la désobéissance civile et de la solidarité.

En attendant, contestez systématiquement les contraventions générées par les radars automatiques. En payant la contravention vous reconnaîtriez votre infraction, or c’est à la police de prouver que vous êtes coupable. De plus, ne dénoncez pas le conducteur éventuel de votre véhicule. Depuis la chute du régime de Vichy en août 44 la dénonciation n’est plus une obligation légale en France.

Pour ce  qui est du macdo si nous ne sommes pas obligé d’y mettre le feu, rien ne nous empêche de ne pas aller y échanger de la merde contre notre argent...

Post Scriptum : 3 jours aprés sa pose le radar automatique a été masqué et arraché. Il penche sur son support brisé et semble fixer d'un oeil dubitatif la pelouse du bas-côté.

mercredi 14 novembre 2007

Union de la gôche

Sego & DSK

Sacrée Ségolène,

Elle était ce mardi 13 novembre au matin invitée sur France Inter. Au milieu d’un concert d’accords avec la politique de Sarkozy, ne la critiquant que sur la méthode mais jamais sur le fond, elle est interrogée par un auditeur sur la position prise par la direction du Parti « Socialiste » sur la réforme constitutionnelle et permettant la ratification du mini traité. Elle la justifie par la nécessité de débloquer la construction européenne suite à son avalisation par les autres nations à Lisbonne alors qu'elle avait promis un référendum lors de la campagne électorale. Et ce, malgré que le Parti « Socialiste » puisse par un vote "contre" à l'assemblée bloquer le processus sarkozien...

Ségolène en ayant été battue a la présidentielle fait plus fort que tous les candidats heureux : elle n'a même pas besoin d'etre élue pour ne pas tenir ses promesses !!!!

Ceci éclaire peut-être pourquoi il n’y avait pas de socialistes à s’être rendus vendredi dernier dans la salle Joséphine Baker de l’ancien hôpital à l’invitation du Parti Communiste qui entendait par là initier une démarche publique de rassemblement à même de constituer une liste pour les municipales et susceptible d’enlever la mairie au hobereau Peretti, digne représentant de l’UMP et paraît-il ami de Sarkozy.

L’enjeu pouvait pourtant paraître important après 18 années d’une gestion de la ville par les représentants de sa bourgeoisie et alors que, face à l’entreprise de démolition du modèle social français issu des luttes de la Résistance, les élections de mars auront valeur de premier grand test électoral mais aussi pourraient permettre de mener la bataille politique pour mettre en place un maximum de municipalités progressistes. Celles-ci seraient autant de pôles de résistance à la politique de casse menée par le capital et ses valets comme autant de points d’appui pour mener la contre-offensive face à une droite et ses satellites dont les idées semblent devoir régner sans partage sur l’ensemble de la société française.

Mais de cela le Parti « Socialiste » semble se moquer, uniquement préoccupé paraît-il d’obtenir des autres forces de gauche un marchepied pour tenter de placer à la mairie de Sarlat son conseiller général.

Et dans la gauche vue par le Parti « Socialiste » que doit-on y mettre ? Le Parti Communiste à Sarlat et la droite catholique du Modem à Pau ?...

lundi 29 octobre 2007

Bail à céder ?

Fabien

Par le biais de son premier secrétaire François Hollande, le parti dit « socialiste » vient d’annoncer qu’il ne s’opposerait pas à la « ratification » du nouveau traité constitutionnel par voie parlementaire.

Présenté à Lisbonne par Nikolas le Petit et reprenant l’essentiel des dispositions rejetées lors du référendum de 2005, l’adoption de ce traité ne pourrait être considéré que comme le plus grand déni de la souveraineté du Peuple Français jamais réalisé par sa classe politicienne. Elle ne pourrait à juste titre être interprétée que comme la preuve flagrante du caractère factice du cadre républicain de notre pays. Elle mettrait en lumière de la manière la plus crue que le jeu démocratique qui s’y déroule n’a de but qu’y amuser le Peuple pendant que les vraies décisions se prennent ailleurs, dans les cénacles où se côtoient membres de la grande bourgeoisie d’affaires et politiciens venant y prendre les ordres. Une république dont les élites - ou auto-proclamées comme telles - se révéleraient capables de faire un tel coup bas contre sa souveraineté populaire y perdrait définitivement toute trace de son vernis démocratique et le divorce entre son peuple et ses institutions ne pourrait y être à terme que total.

Ainsi notre pays s’enfonce de plus en plus dans une élitocratie ne conservant de la démocratie que l’apparence, en attendant le jour futur où l’ampleur des tensions sociales rendront le pays ingouvernable sans jeter aux orties les derniers oripeaux de l’idéal républicain tels qu’ont su le dessiner en leur temps les forces résistantes réunies au sein du CNR. Alors tous les outils seront prêts pour faire régner l’ordre social à coup de répression, d’intimidation et de bourrage de crâne avec toutes la puissance que donnent les technologies nouvelles.

Que le Parti Socialiste se coule dans ce jeu là n’est pas surprenant : C’est une donnée désormais historique qu’aux moments cruciaux engageant notre peuple celui-ci fait systématiquement le choix des intérêts de classe de la bourgeoisie contre ceux des classes populaires, les intérêts nationaux réels. Mais quelle visée a donc pour le Parti Communiste cette direction qui ose, dans ce contexte et après la sanction sans appel que constitue le score de notre candidate aux présidentielle et la disparition de groupe communiste en tant que tel à l’assemblée nationale, nous sortir de son chapeau un énième accord électoral sensé, va t-on nous expliquer, assurer l’élection de quelques maires et conseillers municipaux communistes ?

Faisant fi d’un potentiel militant certes affaibli mais réel la direction refuse au Parti, par ce positionnement, de mener le combat inscrivant la bataille pour l’élection de maires et de conseillers municipaux communistes dans la visée plus large de la construction d’un front politique d’opposition au capitalisme et d’une voie originale pour un socialisme à la française, en cohérence avec les atouts et potentialités de notre peuple, sa capacité voire son génie à imaginer des construction politiques nouvelles tel qu’il l’a démontré dans l’Histoire et en cohérence avec les révolutions en cours notamment en Amérique Latine.

Ce faisant cette direction nous envoie un signe fort qu’elle ne possède en notre peuple ni confiance, ni espoir ; qu’elle se contente de gérer au moins pire l’étiolement du formidable héritage de réseaux locaux que nous ont laissé les dernières grandes luttes du Parti Communiste dans la Résistance et contre les guerres coloniales ; qu’enfin elle n’a d’autre ambition pour le Parti que négocier sa liquidation pure et simple dans un ventre mou social-démocrate dans la position la moins défavorable possible afin de préserver quelques strapontins pour ses membres et quelques élus.

Il y a urgence pour les communistes de ce pays de s’approprier à nouveau le Parti pour en faire ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être : Un outil moderne, novateur et puissant en phase avec notre peuple et sa jeunesse pour construire et porter haut et fort l’exigence d’un changement révolutionnaire de notre société.

mardi 9 octobre 2007

Sarkolitarisme

SuperSarko

J’ai l’impression que deux mois passés à arpenter les canyons de la vallée d’Ossau suivis d’un mois de voyage au Maroc ont fait de moi un OVNI en décalage avec les réalités de la France telle qu’elle se dessine depuis le printemps dernier, sous l’entreprise de démolition de ses valeurs fondatrices menée par la clique à Sarkozy.

L’atterrissage a finalement eu lieu dimanche soir, et c’est un reportage de M6 sur Cuba qui en a été le déclencheur. En ce quarantième anniversaire du lâche assassinat du Che par un sbire des Etats-Unis dans une bourgade voisine de Santa-Cruz, la chaîne privée, associée aux intérêts de la famille Bolloré qui avait généreusement offert le voyage en yacht post-électoral de “notre” président, y a été de sa participation à l’entreprise terroriste de calomnie et de déstabilisation de la révolution cubaine. Au cours de ce soit-disant reportage tout a été mis en oeuvre pour tenter de nous persuader que toute tentative de renverser l’ordre capitaliste ne peut être que vouée à l’échec. Fausses interviews, situations mise en scène, c’est un véritable et grossier film de propagande qui nous a été présenté sous couvert d’un reportage d’information faisant sien sans complexe la citation de Goebbels “mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose”.

S’il est certain que tout ne doit pas être rose à Cuba, une chose est sûre : La presse et le pouvoir politique y sont libres de toute soumission aux intérêts égoïstes de la grande bourgeoisie d’affaire, et la destinée du pays y est entre les mains d’un peuple souverain qui a su faire de ce petit pays du tiers-monde un des pays à la population la mieux éduquée et la mieux soignée de la planète. Ça n’est assurément pas la voie que prend notre pays sous la barre de son petit timonier.

L’alignement de la politique économique et sociale de la France sur les objectifs du MEDEF et de sa polique étrangère sur celle des Ultra-conservateurs au pouvoir à la maison blanche est total. Avec le contrôle de la quasi totalité des médias d’information et des principaux partis politiques, la mise en place d’une politique toujours plus “sécuritaire” et “répressive”, c’est une véritable dictature de la grande bourgeoisie qui s’installe dans notre pays.

Le réveil tôt ou tard risque d’être très douloureux...

mercredi 20 juin 2007

Nouvelle heure ?

Roncevaux

La victoire de la droite du 17 juin en asseyant le sacre de Nicolas Sarkozy sur une majorité parlementaire solide vient parachever un travail de fond de reconquête par les forces de la bourgeoisie de l’ensemble des leviers du pouvoir pour mener la politique de la France au service de ses seul intérêts de classe. Cette victoire vient de loin et le sursaut de l’électorat de gauche qui n’a pas permis à l’UMP de réaliser la razzia annoncée sur les sièges de l’assemblée ne doit pas être l’arbre qui cache le désert idéologique qu’est devenue la gauche de notre pays.

En ce sens, les nominations à des postes ministériels de Kouchner, de l’égérie de “Ni Putes Ni Soumise” Fadela Amara, de Besson ou du maire de Mulhouse illustrent à leur façon l’épaisseur du papier à cigarette qui sépare un P.S. désormais converti sans complexe au social-libéralisme et un U.M.P. qui affiche vouloir promouvoir un libéralisme social. Que cachent ces mots ? Seul l’examen des politiques successivement menées et prévues permet de s’assurer que la seule politique à l’ordre du jour des partis (sociaux-)libéraux est d’accentuer la main mise du capital sur les leviers et les richesses de la nation.

Ce constat fait on ne peut que légitimement se poser la question du rôle que joue le P.S. par ses principaux dirigeants dans la gauche française. Et il suffit de se rappeler que si un seul traître pouvait parfois ouvrir les portes d’une citadelle assiégée et dénouer une bataille, que penser du rôle destructeur pour l’espoir de transformation sociale qu’on eu ces vingts dernières années ces promoteurs d’une politique au service de la bourgeoisie que sont et furent dans leur grande majorité les cadres du P.S. à commencer par le premier d’entre eux, François Mitterrand.

Dès lors comment qualifier autrement que de cécité la politique suivie par le parti consistuant à courir après le P.S. dans l’illusoire espoir de sauver quelques sièges et d’infléchir un tant soit peu la politique mise en oeuvre par ce dernier lorsqu’il accrochait le pouvoir. Combien destructrice pour le parti fut cette ligne de fuite en avant jetant avec l’ambition d’impulser une transformation révolutionnaire de la société les outils d’analyse et d’action politique qui firent la pertinence et la force de notre politique.

Car qu’avons nous à opposer à une société capitaliste offrant comme panacée du bonheur et de l’épanouissement personnel l’enfermement de chacun dans une bulle individuelle que viendrait nourrir et enrichir l’accumulation de biens de consommations jetables et sans cesse renouvelables ? L’augmentation du pouvoir d’achat comme seul horizon politique visible ? Mais à ce jeu là les sociétés de crédit capitalistes sont plus crédibles que le Parti Communiste !

Il est temps que le parti se ressaisisse. Qu’à l’ambition affichée de se consitituer pôle de rassemblement populaire s’ajoute la construction réelle d’un pôle anticapitaliste clair et lisible, agrégeant sans les diluer les différentes forces sociales et politiques s’inscrivant dans le mouvement de transformation sociale en une force de rassemblement à même d’être porteuse d’un projet socialiste pour la France du XXIème siècle, en liaison avec les mouvements de libération nationaux et les expériences concrêtes de construction du socialisme en cours sur notre planête.

vendredi 25 mai 2007

Nous y sommes...

Thanks ImageShack!

Depuis le 6 mai les jeux sont faits. La bande à Sarko tient bien fermement en main les leviers du pouvoir et avec eux les clés du coffre. On a tout à redouter de la toile d’araignée que sa clique est en train de tisser sur les institutions et du marché que le nouveau président semble avoir passé avec la grande bourgeoisie : Je fais sauter tous les verrous qui vous empêchent de mener librement vos affaires à votre seule guise et en contrepartie je me sers comme je veux dans la caisse de la nation. Ne nous y trompons pas, c’est une république bananière qu’il y a au bout des transformations annoncées par Sarkozy au cours de sa campagne électorale. Remarque, il faut croire qu’il aurait tort de se gêner...

On ne pouvait imaginer plus navrante et plus significative déclaration que celle dont nous a gratifié madame Royal le soir du second tour. Tout sourire elle reconnaît sa défaite toute à sa joie d’avoir joué là le rôle de sa vie. Sans aucun mot ni aucune pensée pour les victimes présentes et futures de la casse libérale qu’elle a accompagné en son temps et avec ses amis, elle souhaite bonne réussite à Sarkozy dans sa politique de casse et de pillage. Et pour couronner le tout elle donne rendez-vous à ses électeurs pour d’autres “victoires”. C’est lamentable ! C’est devenu ça la gauche dans notre pays ?

Alors que la bourgeoisie exulte dans les rues des beaux quartiers, elle ne voit que la position qu’elle pense avoir acquise dans son parti. Elle éclaire ainsi crûment ce qu’est devenu le PS : une machine à porter des ambitions personnelles aux postes de pouvoir sans aucune velléité de le disputer à la bourgeoisie. A supposer que ce parti ai été un jour autre chose.

Et pourtant elle n’avait vraiment pas de quoi afficher son grand sourire. Candidate du PS choisie par les grands médias à la botte de Sarkozy, elle a été désignée par un PS vide de tout projet alternatif et uniquement préoccupé de désigner le candidat le mieux à même, selon les sondages, de battre celui de l’UMP. Personne ne m’ôtera de l’idée qu’il est tombé dans un piège grossier tendu pour lui imposer la candidate incapable de le mettre en difficulté par le héraut de toutes les droites rassemblées en un melting-pot nauséabond.

Et pendant ce temps après une déclaration lourde de menaces pour les libertés individuelles et collectives au cours de laquelle il parle de réhabiliter le travail, l’autorité, le mérite, la nation et l’identité nationale, avant même d’aller saluer ses partisans rassemblés place de la concorde, Sarkozy partait avec sa clique fêter sa victoire au Fouquet’s. C’est qu’il a de quoi jubiler le loustic, il vient de réussir un coup de maître : candidat sortant d’une droite décriée et deux fois sanctionnée dans les urnes il vient de réussir pour le compte de la haute bourgeoisie un hold-up de grande classe sur les élections clés de la république.

Depuis 10 jours le sinistre personnage est fermement calé dans son fauteuil présidentiel et l’opération de brouillage de cartes continue, avec la complicité active de métastases issues du parti socialiste. Nous sommes bien devant la porte de tous les dangers, et il y a tout à craindre de l’assemblée qui sortira des urnes au mois de juin.

Plus que le nombre de députés communistes qui hanteront les bancs d’une assemblée à la botte, c’est d’un parti communiste rassemblé autour d’une politique claire de combat du capitalisme dans ses excés, mais aussi dans ses racines dont nous auront besoin dans les 5 ans qui viennent.

Si l’enjeu des législatives est crucial, la sauvegarde d’un groupe communiste à l’assemblée ne saurait être le seul horizon politique du parti. L’enjeu se situe au-delà, dans les résistances qu’il faudra savoir cristalliser au saccage des richesses nationales que la clique de l’UMP et du Medef entend porter à un niveau inégalé depuis la fuite du régime de Vichy dans les valises de l’armée nazie.

vendredi 4 mai 2007

Une seule raison...

Crabe

Parce que je préfère les avoir contre moi qu’avec moi, je vais voter sans états d’âme et sans illusion pour Ségolène Royal dimanche.

On me dit que si Sarkozy passe des menaces énormes vont peser sur nos libertés publiques. Mais je ne me fait aucune illusion sur la politique que mettrait en oeuvre le PS si il était élu. Débarrassé de son encombrant allié communiste et fort du prétexte que représenterait l’apport des électeurs de Bayrou dans l’élection de sa présidente, il s’allierait aussi tôt avec les centristes de ce dernier en vu de poursuivre une politique libérale au service de la grande bourgeoisie. En continuant à désespérer les couches populaires, ils ouvriraient la porte à une droite dure encore plus violente que celle qui s’apprête à prendre les rênes du pouvoir.

La seule raison valable qui me fera voter Ségolène Royal dimanche c’est d’imaginer quelle hypothèque représenterait pour la construction d’un mouvement populaire un PS revenant dans l’opposition chargé du prestige d’avoir fait trembler Nicolas Sarkozy sur ses bases ? Quel danger représenterait à gauche un PS remobilisé et renforcé de forces militantes nouvelles et fraîches, gauchisant son discours pour mieux ensuite ramener les voix des électeurs de gauche dans sa nasse ?

Il ne fait aucun doute que nous entrons dans une ère politique nouvelle qui demandera de repenser et reconstruire un rassemblement populaire fort. Après le rejet de l’Europe libérale et les luttes de la jeunesse contre le CPE, je préfère 1000 fois voir les dirigeants socialistes au pouvoir à gérer le libéralisme avec leurs camarades centristes mis face à leurs responsabilités que devoir composer avec leur lent travail de sape et de récupération.

samedi 28 avril 2007

Leurres

Résistance

Les grandes manoeuvres ont commencé, le rapprochement entre l’UDF le PS est en marche, les masques vont bientôt tomber.

Qu’on ne se trompe pas, face à la menace pour les droits démocratiques et le acquis sociaux que représenterait l’élection de Nicolas Sarkozy aucune voix de gauche ne devra manquer sur la candidature de Ségolène Royal. Elle le sait et en abuse. Forte de ce soutien obligé, ses appels du pied à la droite se multiplient et les contours de son éventuelle future majorité se précisent. Il s’agirait sans aucun doute d’un gouvernement d’alliance à droite, mandaté pour faire une politique de droite au seul service des intérêts de la grande bourgeoisie.

Qu’on ne se leurre pas, qu’on ne se mente pas et qu’on ne mente pas à l’électorat populaire. Si il est indispensable de tout faire pour faire barrage à Sarkozy car la démocratie est en péril, en aucun cas le vote Royal ne pourra être d’une quelconque utilité pour infléchir à gauche la politique de celle-ci si elle devait être élue, ses repères sont d’ores et déjà pris avec cette droite qu’on appelle centre. En faire planer l’illusion ne peut qu’être source de futures désillusions et continuer à nous tirer vers les abysses avec au fond notre disparition de la vie politique.

Quelle que soit l’issue du scrutin de ce second tour de rudes combats politiques nous attendent, ça n’est pas le front populaire que est devant nous mais la résistance, et c’est d’un Parti Communiste solide et combatif dont nous auront besoin.

lundi 23 avril 2007

Naufrage

naufrage!

Il est des jours où l’on a pas envie de jouer sur les mots mais d’appeler chat un chat et naufrage un naufrage. Présidentielle après présidentielle depuis 1981 l’hémorragie électorale du Parti Communiste se poursuit et avec moins de 2% des suffrages exprimés un nouveau record est atteint qui ne peut que nous amener à se pencher sur le fond de la stratégie politique du Parti, sous peine de voir s’évanouir ses forces militantes à la suite de son électorat et clore 87 ans de l’histoire politique de notre pays.

Resté à mi-gué entre un rôle s’affirmant vouloir être moteur au sein d’un rassemblement aux opposants de la marche forcée vers un capitalisme débridé et un repli sur ses structures affaiblies, le Parti Communiste a été balayé par la vague du vote utile d’un électorat de gauche traumatisé par le 21 avril. Le passage en force de la candidature de Marie-George a été assimilé, malgré le soutien d’une majorité de membres des collectifs, a une rupture de la démarche unitaire. Celle-ci n’ayant pas pu se positionner en rassembleuse de la gauche anti-libérale, aucune digue n’a pu enrayer la déferlante Royal et Besancenot dans son rôle discutable mais clair d’irréductible opposant n’a eu qu’à ramasser les miettes du naufrage.

Toutefois ce premier tour risque fort pour la candidate socialiste de se finir en panne sèche faute de vent. Il y a tout à craindre que l’effet "tout-sauf-sarko" ait atteint ses limites car l’on ne voit pas à l’horizon de forces susceptibles de venir renflouer les 36% du total des gauches au premier tour. Si cela se faisait avec l’apport de Bayrou, il y a tout à craindre de ce que les désillusions générées pourraient nous réserver pour 2012...

En attendant la campagne des législatives s’annonce extrêmement dure pour sauver un groupe apparenté communiste à l’assemblée, et il y aura urgence à se mettre au travail pour reconstruire un Parti Communiste capable de peser sur les destinées de notre pays.

samedi 14 avril 2007

Fin de la récréation ?

Récréation

Sarkozy semble faire peur, y compris à une certaine partie de l'électorat de droite. Ses récentes déclarations lors d'un entretien avec Michel Onfray pour la revue "Philosophies" dans lesquelles il affirme être persuadé de la prédisposition génétique des individus à des déviances comme la pédophilie ou à des comportements sociaux comme la délinquance ont déclenché des vagues que l'individu n'avaient pas anticipées, faisant même paraître l'ultra-réactionnaire Villiers comme un homme de gauche sur cette question. Il faut dire que les relents d'eugénisme que fleurent les propos de notre ex-premier-flic-de-France semblent remonter des plus nauséabondes heures de l'histoire de notre continent. Que celui-ci semble surpris de la levée de bouclier qu'il a suscitée laisse rêveur sur l'état d'imbrication des pensées des droites, du prétendu respectable "centre" aux cloaques de l'extrème.

Et d'ailleurs combien de dirigeants centristes ou gaullistes ont fait leurs classes dans des mouvements de jeunesse ouvertement fascistes, qui se rappelle aujourd'hui que Patrick Devedjian, Alain Madelin et Gérard Longuet ont figuré parmi les fondateurs du groupuscule fasciste Occident ? Ce qui fait peur dans Sarkozy est-ce Sarkozy en soi, ou est-ce la droite débridée qui avance en rang de bataille derrière lui? Se poser cette question c'est me semble-t'il se poser la question "qu'est-ce que la droite ?" et essayer de lui apporter des éléments de réponse pour regarder la période écoulée et éclairer celle qui s'ouvre devant nous.

On assimile souvent la droite à ce qu'on appelle la "réaction", le "conservatisme" par opposition à une tendance forte des sociétés à évoluer vers un "progrès" (social, scientifique...) dont les combats de la gauche auraient été le moteur. Cette définition a contrario a pu paraître suffisamment claire un temps où une gauche à l'offensive arrachait un à un des droits sociaux en vue d'améliorer les conditions de vie et de travail de l'immense majorité de la population à une bourgeoisie arc-boutée sur ses privilèges et ne lâchant du lest que contrainte et forcée sous la pression des luttes populaires. Les choses ont changé depuis les années 80 et l'arrivée au pouvoir du Parti Socialiste. En renonçant à ses engagements électoraux de 1981 et en se soumettant aux lois du marché (le tournant de la "rigueur") le Parti Socialiste a renoncé à l'ambition affichée jusque dans son nom de réformer la société vers une meilleure répartition des richesses. Sa position quasi hégémonique au sein de la gauche à la suite de la baisse d'influence du Parti Communiste lui a permis de marginaliser complètement les oppositions à ce virage et à rendre inenvisageable dans les attentes populaires un changement, même progressif, des fondements de la société vers une société socialiste. On se rappelle encore l'émission "vive la crise !" de 84 qui symbolise à mon sens ce tournant idéologique.

La disparition de l'Union Soviétique et des démocraties populaires n'a pu que renforcer ce fatalisme au seuil des années 1990. Dés 1986 c'est une droite débarrassée de toute opposition politique sérieuse qui a pu revenir au pouvoir et passer à l'offensive : Privatisation massive, attaque généralisée contre les droits sociaux acquis qualifiés d'archaïques par opposition à une prétendue modernité libérale et promotion du culte de l'argent et de la réussite individuelle n'ont eu d'autre but que de culpabiliser les membres des couches exploitées de la population rendus coupables, par leur incapacité à s'extraire seuls de leur condition sociale, de la dégradation de leurs conditions de vie. Car la droite est d'abord et avant tout l'expression politique de la bourgeoisie visant à faire fonctionner l'ensemble des rouages de la société à son seul profit par la plus grande exploitation possible du reste du corps social, à qui l'on consent seulement à accorder les moyens de se maintenir en état de reproduire sa force de travail.

Dès lors qu'entend-t'on par droite républicaine par opposition à extrème-droite, hormis les circonstances historiques? Il peut-être intéressant pour cela de se remémorer les conditions de la naissance de notre république à la suite de la défaite de Sedan en 1870. Jusqu'à cette date la droite était en France monarchiste ou bonapartiste (ce qui ne faisait qu'une différence d'appréciation de la tête devant porter la couronne) mais sûrement pas républicaine. Un pouvoir autoritaire était en effet plébiscité par la bourgeoisie pour que les choses soient dans l'ordre, c'est à dire que les ouvriers travaillent le plus durement pour un salaire le plus petit possible, que les métayers et les fermiers se tiennent tranquilles dans leurs sabots crottés sous l'arbitraire des anciens et nouveaux nobles ou grands propriétaires, que les soldats aillent tailler des empires aux intérêts des grandes compagnies et les défendent contre tous ces sauvages qui n'accepteraient pas cette noble visée civilisatrice... La chute de l'Empire, la proclamation de la République en septembre 70 suivie de l'élection d'une assemblée monarchiste a eu comme conséquence directe la prise de pouvoir révolutionnaire par le Peuple de Paris.

Comme une traînée de poudre, face à la désertion de la grande bourgeoisie puis au déclenchement de la guerre civile par le gouvernement de Thiers et l'assemblée à sa botte, l'idée que le peuple pouvait s'autogouverner est devenue force de gouvernement dans le Paris communard. C'est ainsi que sous l'agression permanente et durant 72 jours Paris a connu la première tentative en Europe de mise en place d'une société que l'on pourrait qualifier de socialiste, sous le contrôle direct et permanent de la population, au grand effroi des classes possédantes et des notables de province. C'est là que s'est scellé un pacte entre radicaux républicains et droites monarchistes et bonapartistes, pacte qui devait conduire à la pérennisation de la république en France face à la menace de l'extension au pays de la catastrophique expérience parisienne. Qu'on écrase pour 50 ans avec la Commune les idées socialistes et l'on s'accommoderait d'une république qui ne remettrait pas en cause le droit des possédants. Mieux valait ça qu'une monarchie qui pourrait faire converger les aspirations des républicains et des socialistes et auraient porté en germe les risques d'une nouvelle Commune.

C'est ainsi, au prix d'une Alsace-Lorraine offerte aux prussiens et au milieu des ruines sur les charniers fumants remplis du meilleur du peuple de Paris, que s'est scellé l'avenir républicain de la France et que nous devons d'avoir sur notre échiquier politique une droite républicaine. Mais quelle est cette république dont la première mission a été de préparer pendant plus de 40 ans le tombeau des 3 millions de ses fils assassinés afin de rendre aux industriels et financiers français le potentiel économique de l'Alsace-Lorraine échangé par Thiers à Bismarck contre les troupes nécessaires à noyer dans le sang la révolution parisienne ?

Les limites de cet engagement républicain ont été atteintes lors du front populaire qui à l'égal de son homologue espagnol montrait à la bourgeoisie et à son expression politique que les limites acceptables de la démocratie étaient atteintes. Si les couches populaires étaient capables de s'unir et d'imposer des réformes de grande ampleur allant de l'acquisition de droits sociaux nouveaux de grande portée comme les congés payés à la constitution d'un secteur public de premier plan dans l'économie du pays, c'est qu'il était temps de siffler la fin de la récréation. En Espagne on laissait écraser la république avec l'aide des armées fascistes et nazies et en France on préparait l'invasion du pays par les hordes d'Hitler après avoir déclaré la guerre à l'Allemagne.

De la très haute trahison qui éclatera au grand jour avec la débâcle, le vote des pleins pouvoirs à Pétain et la mise en place de la collaboration dans laquelle ont versé la quasi totalité de la grande bourgeoisie et une grande partie de la classe politique, de l'extrème droite jusqu'aux radicaux. L'objectif premier de tous ceux-là était l'éradication du "péril communiste" en France (entendons par là la menace de collectivisation des richesses de la bourgeoisie) et la destruction de l'Union Soviétique qui restait pour les classes populaires un exemple debout que le capital n'était pas incontournable et que d'autres choix que les intérêts égoïstes de la bourgeoisie pouvaient amener à la construction d'une société plus juste et plus fraternelle.

Poussant la collaboration jusqu'à l'ignominie, la bourgeoisie française et la droite sont sorties durablement discréditées et diminuées de la guerre et il faudra toute l'habileté d'un De Gaulle pour les sauver du naufrage total. Mais à quel prix et que penser du recyclage de tout l'appareil d'état collaborationniste y compris au moyen de certificats de résistance bidons à l'égal de ceux qui ont été fournis à Papon ? En quoi est-elle respectable et démocrate cette droite républicaine qui à signé les arrêts de morts de tant de démocrates ou de simples citoyens ? Elle n'est démocrate et respectable que lorsque la pression populaire la presse, la pousse dans sa tanière et la neutralise. "..On ne fait pas la même politique en France si le PCF est à 20% ou au dessous de 10%.." disait en son temps François Ceyrac alors président du CNPF, l'ancêtre du MEDEF, dans une sorte d'hommage du vice à la vertu.

C'est ainsi que le durcissement général du discours et de la politique de la droite et dont Nicolas Sarkozy est un exemple ne me paraît être que le résultat de la liberté laissée à celle-ci d'occuper tout le terrain du débat et des choix politiques. Avoir une candidate socialiste dans la continuité de la dérive libérale de son parti et qui ne semble avoir d'autre programme politique que de courir après les mirages d'une république qui finit de se vider de sa substance pour n'être plus que par ses oripeaux ne peut que renforcer le pouvoir de la bourgeoisie et laisser libre cours à la droite pour rejoindre son lit naturel. Et celle-ci sera d'autant plus autoritaire et violente que les tensions sociales ne peuvent que continuer à s'aggraver devant les dégâts engendrés par la fuite en avant libérale. Le 29 mai a été pour elle un coup de semonce et au delà du matraquage idéologique elle commence déjà à prendre des mesures pour ne plus pouvoir voir le verdict des urnes lui échapper, j'en veux pour preuve l'attaque qui commence contre le suffrage universel par la mise en place dans des municipalités UMP de machines à voter et qui concerneront le 22 avril déjà un demi million d'électeurs.

Une page ouverte en 1944 est en train doucement de se refermer, la bourgeoisie sonne à nouveau la fin de la récréation. Il y a urgence à constituer un pôle de résistance fort aux coups qui vont continuer à pleuvoir et redoubler d'intensité. Au delà des présidentielles que la bourgeoisie a déjà gagnées que ça soit Sarkozy, Bayrou ou Royal qui soit élu(e), pour ne citer que les favoris des sondages, c'est de notre capacité à nous unir sur des objectifs anti-capitalistes clairs, à faire monter l'exigence d'une autre société et à fédérer les luttes en les faisant converger vers cet objectif central que dépendra l'avenir de la démocratie dans notre pays. Si nous échouons, toutes les dérives sont possibles et la droite n'aura pas besoin de Le Pen...

En attendant jusqu'au 22 avril toute voix gagnée pour Marie-George Buffet constitue un pas dans la bonne direction, et la route est longue.

mercredi 21 mars 2007

Lettre ouverte à un ami

Sarko rit!

[Re: De la part de Jose BOVE (déclaration de candidature officielle)]

Salut Thierry,

Merci de me faire parvenir la déclaration de candidature de José Bové, cela m'a permis de la lire.

Ainsi donc j'ai appris qu'il se présente comme un candidat de rassemblement à gauche. Pourtant si son combat altermondialiste et contre les OGM doit être salué, sa candidature aux élections présidentielles ne saurait être présentée comme une candidature d'union anti-libérale. La manière dont José Bové l'a amenée ne peut être considérée comme exempte de calculs politiciens et à la place d'une candidature d'union, c'est une candidature de division qui ne peut qu'affaiblir le mouvement anti-libéral que nous offre José Bové. Rappelons les faits : Le 23 novembre 2006 José Bové se retirait de la course à l'investiture anti-libérale en mettant dos à dos PCF et LCR accusés par lui de vouloir briser la dynamique unitaire. Rappelons qu'Olivier Besancenot et la LCR avaient alors déjà décidé de faire cavalier seul et que Marie-George Buffet était candidate à porter les couleurs de l'Alternative Unitaire avec Clémentine Autain, Yves Salesse et Patrick Braouzec. Dès lors la candidature de José Bové n'a plus été soumise au débat, et sur la dernière ligne droite seuls restaient en lice MG Buffet, Y Salesse et C Autain. Une majorité des collectifs se sont prononcés pour MG Buffet, je l'ai regretté car à ce moment là ça n'était pas ma préférence comme peuvent en témoigner les membres du collectif du Sarladais ainsi que les messages postés sur mon blog, mais force est de reconnaître la légitimité du choix d'une majorité de collectifs. Au collectif national des 9 et 10 décembre nous avons assisté à un tir de barrage d'une majorité d'organisations contre la candidate choisie par les collectifs dans les motivations desquelles l'anti-communisme ne peut être exclu. Qu'à la suite de ce blocage systématique le parti communiste ai choisi de présenter Marie-George Buffet semble inévitable. Comment un parti comme le parti communiste ayant mis l'ensemble de ses forces et de ses moyens dans la dynamique anti-libérale aurait-il pu accepter que sa représentante choisie par une majorité de collectifs soit écartée au seul prétexte qu'elle était communiste au profit d'un(e) candidat(e) ayant reçu le soutien d'une petite minorité de collectifs. Cela aurait été balayer un choix démocratique évident et une curieuse façon de concevoir la construction d'une alternative démocratique au libéralisme.

Dans ces conditions comment voir le retournement des candidats mis en minorités lors des débats des collectifs autrement que comme une manoeuvre politicienne dont on a tout lieu de croire qu'elle a été orchestrée dès le début par José Bové et dont le but était de passer outre le débat et le choix des collectifs pour imposer d'en haut sa candidature. José Bové se la joue facile de critiquer les communistes de s'être investi à fond dans les collectifs et de se poser en sauveur d'une unité au nom d'un appel d'individualités et en dehors du cadre du débat construit par les citoyens désireux de construire à gauche une alternative au libéralisme. Je reste persuadé qu'il ne peut y avoir d'homme providentiel, ni dieu, ni césar, ni tribun pour paraphraser l'Internationale. Seule compte la démarche de rassemblement des forces éparses des victimes de la globalisation inhérente au capitalisme et qui ont pu montrer lors du référendum qu'en montant unies au créneau elles pouvaient repousser les assauts des forces coalisées des tenants de la fuite en avant vers toujours plus de capitalisme. Reste à démontrer notre capacité à construire un rassemblement majoritaire permettant d'imposer d'autres choix économiques que celui de faire fonctionner l'ensemble de la société au seul profit d'une infime minorité de grands possédants. Marquée du sceau de la manoeuvre politicienne y compris dans les arguments avancés sur le site unisavecbove.org pour soutirer des signatures aux maires UMP en faisant valoir que l'émiettement des voies à gauche du PS affaiblirait la gauche, la candidature de José Bové ne va malheureusement pas dans ce sens. Elle renforcera forcément l'effet vote utile au profit de la candidature social-libérale de Ségolène Royal, elle va hypothéquer la recherche de candidatures unitaires pour les législatives du mois de juin et risque de porter au mouvement anti-libéral un coup dont il mettra du temps à se remettre et que les tenants du libéralisme de droite comme de "gauche" pourront mettre à profit dans leur entreprise de démolition du "modèle social" français.

Je suis et reste persuadé que si le mouvement anti-capitaliste ne doit pas se construire autour du Parti Communiste, il ne peut pas se faire autrement qu'avec lui et que ceux qui affirment qu'il peut se faire contre lui, à l'image du soit disant philosophe et soutien de Bové Michel Onfray, n'ont d'autre but que contribuer de l'intérieur à empêcher qu'un mouvement naisse dans ce pays à même de contester et de renverser l'ordre établi par les forces du capital et destiné à assurer leur contrôle total sur les moindres aspects de notre vie quotidienne. Je suis navré que José Bové entre dans ce jeu là. Se faire photographier au coté du sub-commandante Marcos n'est à mes yeux une garantie d'aucune sorte sur sa volonté et sa capacité à se mettre au service des forces transformatrices de notre société. Je suis persuadé qu'à l'inverse du sub Marcos qui s'est mis entièrement au service de la cause des indiens du Chiapas et par là même du peuple mexicain, José Bové cherche à mettre la cause des victimes de la globalisation libérale au service de son ambition personnelle. Je le regrette, sa candidature n'est pas une bonne nouvelle pour l'altermondialisme dans notre pays, même si ce n'est pas par un blocage au niveau des parrainages que peuvent se régler les problèmes politiques.

Toutes ces raisons font que je t'appelle à soutenir la seule candidature anti-libérale légitime et dont le score au 22 avril sera mesuré comme l'indicateur de la capacité des altermondialistes à s'unir pour commencer à construire une alternative à gauche dans notre pays, celle de Marie-George Buffet porteuse du programme alternatif élaboré par les collectifs au cours de l'automne 2006.

Avec toute mon amitié, transmets la bise à Marie et aux enfants.

Jean

dimanche 4 mars 2007

Ségolène est une bombe !!!

Champignon nucléire

Ségolène est une femme. On craignait que si elle était élue les sommes colossales gaspillées dans le développement d'armes de destruction massive et dans le maintien d'une force opérationnelle capable d'aller défendre les intérêts des actionnaires des multinationales françaises dans le monde seraient détournées au profit d'œuvres de vie. Qu'on se rassure. Fidèle au traité constitutionnel européen qu'elle a défendu bec et ongles et qui prévoyait de constitutionnaliser l'augmentation des budgets militaires, nous ne courrons pas avec elle le risque de voir les formidables moyens mis dans le maintien et le développement d'armes terrifiantes utilisés à d'autres fins utiles. Essayez d'imaginez à quoi pourraient servir 2% du PIB de la quatrième puissance économique en terme d'aide au développement comme facteur de détente d'une situation internationale chaque jour plus explosive.

Ségolène se contente de prendre acte des tensions qui déchirent notre planète indépendamment de leurs causes et n'envisage comme conduite à tenir que de poursuivre la course à l'abîme, fidèle en cela à la tradition atlantiste du parti socialiste. Elle fait sien l'antique adage romain "si tu veux la paix, prépare la guerre" et s'inscrit dans une logique impérialiste somme toute naturelle pour la candidate d'un parti politique qui a renoncé, même dans ses discours, à son ambition originelle de dépasser un capitalisme dont Jaurès disait qu'il "porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage". Mais il faut bien reconnaître que depuis son assassinat le 31 juillet 1914 celui-ci a eu maintes occasions de se retourner dans sa tombe, alors une fois de plus ou une fois de moins....

En attendant la Dordogne est sortie de son lit ce week-end, renouant avec son ancien rôle de déesse fertilisatrice mis à mal par la construction des grands barrages en amont d'Argentat. Il y a toujours quelque chose de rassérénant à voir la nature reprendre ses droits.

samedi 3 mars 2007

Le troisième homme ?


Bayrou


Je me souviens de ce qui m'apparaissait, enfant, un grand mystère de la politique : Les sangs-tristes. Aujourd'hui une presse et des médias couchés au pied du capital comme tout bon toutou au pied de son maître voudraient les faire passer pour des hommes neufs porteurs d'idées nouvelles. Mais qu'on ne s'y trompe pas, membres à part entière d'une droite au sein de laquelle ils ont été les premiers promoteurs d'un libéralisme sauvage dont on voit les ravages aujourd'hui, ils n'ont de modéré que le lénifiant de leurs discours vides et creux, où les bons sentiments font office d'écran de fumée pour cacher le réactionnaire des politiques qu'ils promeuvent.


Ainsi la vieille ganache catholique et réactionnaire Bayrou marche sur les pas de Giscard et se verrait bien centriste à l'élysée fort d'un prétendu pressentiment de Mitterrand qui lui aurait confié l'avoir vu président de la république dans le futur. Il faut dire qu'entre une partie de l'électorat de droite, inquiet du populisme de Sarko et des risques de dérive fascisante qu'il porte en germe, et une Ségo dans laquelle ne se retrouve pas une partie de l'électorat socialiste, le bougre se dit qu'il y a un morceau de couverture et une petite place qui pourraient être libres dans le lit de la république...


Espérons que le peuple de France saura signifier à l'ancien ministre de l'éducation de Juppé qu'il ne prend pas les vessies pour des lanternes et qu'il n'est pas dupe d'un prétendu dépassement du clivage droite-gauche visant au fond à finir d'assassiner les idées progressistes en France, idées déjà bien mise à mal par l'acharnement du PS à détruire la capacité de la gauche à se rassembler pour changer réellement les choses dans notre pays.


Photo : Monique Sicard

lundi 26 février 2007

Papon est mort...

Thanks ImageShack!

... grand bien nous fasse.

Puisse-t'il rencontrer dans ses errances futures la longue colonne des victimes de son ambition sans scrupules. Les enfants, femmes et hommes raflés en gironde parce que nés juifs et déportés au camp de Drancy d'où ils furent livrés à la froide et bien huilée machine à assassiner nazie pour finir de la mort atroce que l'on sait; Les nationalistes marocains et algériens disparus ou exécutés lors de ses passages comme haut fonctionnaire au Maroc et à Constantine en Algérie; Les manifestants algériens venus en famille et en paix manifester leur soutien au FLN au coeur de Paris et dont la seine charriait des corps une semaine après le massacre ou les huit de Charonne lors de son passage comme préfet de police de la Seine.

Puisse-t'il ne jamais trouver la paix, ce parfait exemple de ce que notre république est capable d'engendrer de meilleur. Qu'on en juge, ce fils de petit notable du centre-gauche a gravi tous les échelons de la fonction publique jusqu'au poste de préfet de Police de Paris avant de poursuivre une carrière politique qui devait l'amener au plus haut sommet de l'état comme ministre du budget. C'est que de la SFIO sous le Front Populaire jusqu'au gaullisme de la 5ème république en passant par la "révolution nationale" de ce bon vieux Pétain, ce pilote en eaux troubles a su naviguer avec finesse et comme seule boussole son ambition sans limite. Jusqu'à franchir en toute conscience et avec un cynisme total les frontières de l'innommable. Mais qu'on ne se trompe pas, en franchissant le rubicond de l'ignominie, Papon n'agit pas seul. Ça n'est pas un déséquilibré qui fourvoie la "République" dans l'erreur sanguinaire. Non, c'est tout simplement une république de façade issue d'un pacte scellé entre notables radicaux et réactionnaires monarchistes sur les ruines fumantes et les charniers de la Commune de Paris, une république qui a pu envoyer pendant 4 ans les forces vives de sa nation se faire broyer aux champs d'horreur sans trembler sur ses bases, une république au seul service des intérêts de sa bourgeoisie qui recouvre son lit naturel après l'aube avortée d'un front populaire qui n'a même pas été capable de tendre la main à son frère espagnol étranglé par la sédition et les armées fascistes et nazies, une république fondée sur la haine de classe dès son enfantement et qui poursuit dans la collaboration la seule tâche qui lui a été confiée sur ses fonds baptismaux : Contenir les aspirations populaires pour qu'elles n'empêchent pas la bourgeoisie de continuer à mettre en coupe réglée les richesses de la nation. La réhabilitation de Papon au sortir des années noires de l'occupation n'est ainsi pas une erreur. C'est la réhabilitation, par une droite que De Gaulle aura sauvé du naufrage, de l'appareil d'état indispensable à la poursuite des sales besognes de la république, aussi bien sur le sol national que dans les colonies.

Que Papon meure aujourd'hui est sûrement la seule chose de bien qu'il ait fait dans sa vie : Il nous rappelle la vraie nature des enjeux à la veille d'une échance électorale au cours de laquelle on voudrait nous faire croire qu'il n'y aurait le choix qu'entre le premier flic de France et la madone d'un PS dont on se demande où s'arrêtera sa dérive libérale, sous la menace du thuriféraire des fascismes et autres nazismes du XXème siècle.

Qu'on ne s'y trompe pas, la république et la démocratie restent encore à construire dans notre pays.

vendredi 26 janvier 2007

Janvier ...




Ca y est nous y sommes. 2007 est parti, on s'y enfonce. Saddam Hussein est mort, assassiné par les collabos irakiens, et ce crime met en lumière une fois de plus, si c'était nécessaire, la démocratie "made in USA". Une "démocratie" qui sent le gibet et les corps en décomposition depuis sa fondation sur les décombres des peuples amérindiens exterminés avec un méthodisme et une application préfigurant, déjà, les délires exterminateurs de l'Allemagne nazie et dont auront massivement fait les frais les juifs d'Europe, les Tziganes et les Soviétiques.


2007 commence grise sur le vieux continent. Pas de ce gris lumineux du givre et de la brume descendant la vallée et qui nous rappelle, malgré les explosions d'une lumière ciselée dans la cristalline clarté de l'après-midi, que l'hiver n'a pas abandonné les rives de la Dordogne. De ce gris de cendre qui vient recouvrir les environs immédiats des catastrophes et dont les new-yorkers doivent encore garder le goût âcre bien incrusté au fond de leurs sinus. C'est qu'alentour tout semble vouloir continuer à brûler. Le capitalisme mondialisé continue a étendre ses ravages et à resserrer son étreinte des fins fonds de l'Afrique aux bords de la Baltique. Ici même tous les freins semblent levés et la pente libérale dans laquelle s'engage la société paraît devoir mener la voiture des conquêtes sociales à un crash que le Medef appelle de ses voeux les plus indécents, allant jusqu'à réclamer la suppression de la durée légale du travail (!!!!) et que relaie inlassablement notre nabot national sans que la candidate socialiste ne semble s'en émouvoir plus que ça. Et pourtant il y a tout lieu de s'inquiéter gravement. Entre la dérive tout sécuritaire et l'apologie du travail au seul profit des mêmes, il y a des accents qui rappellent un "arbeit macht frei" de sinistre mémoire... Les portes de cet enfer s'ouvraient d'ailleurs sur quelques rares survivants et sous les regards incrédules et choqués d'une patrouille montée de l'avant garde de l'Armée Rouge il y aura tout juste 62 ans demain. Mémoire.


Pas de signe d'éclaircie à l'horizon ? Heureusement il y a Cuba et la vague bolivarienne qui semble vouloir emporter un à un les pays d'Amérique Latine vers un avenir libre loin de la tutelle assassine du plus grand pourvoyeur de criminels de l'histoire. Le Venezuela au terme d'un processus initié en 1998 affirme vouloir s'avancer sur la voie du Socialisme, suivi par la Bolivie. L'Argentine, le Chili, l'Uruguay, le Salvador et le Brésil avaient déjà porté au pouvoir une gauche après des années de plomb, que viennent rejoindre l'Equateur et le Nicaragua. Une fraude massive a volé la victoire au candidat progressiste lors des dernières élections présidentielles du Mexique. Les cartes sont-elles prêtes pour une redistribution du jeu en Amérique Latine ? L'Oncle Sam y perd du terrain, et c'est déjà en soi une bonne nouvelle.


En attendant, déjà 43 ans que les FARC de Colombie ont lancé leur combat libérateur... 43 ans de courage et de sacrifices méritent bien un petit hommage.