lundi 25 décembre 2006

Cadeau de Noël ?


Thanks ImageShack!


L'hiver est arrivé brutalement à la date prévue le 21 décembre, comme figeant dans un écrin de glace la ville et les campagnes environnantes. Noël est arrivé, la place de la liberté et les rues du centre ville avaient samedi retrouvé leur affluence des grands jours malgré un froid vif et pénêtrant. C'est la trêve des confiseurs qui vient clore une semaine à l'issue de laquelle le grand rassemblement auquel travaillaient les forces anti-libérales se retrouve face à un avenir incertain.


La décision de présenter Marie-George Buffet prise par le parti vient bousculer le rassemblement et marque, quoiqu'on en pense, une rupture. Cependant, si on ne peut que regretter cette rupture unilatérale du processus de désignation du candidat, force est de constater que depuis le collectif national des 9 et 10 décembre celui-ci paraissait dans l'impasse. L'anathème et l'invective avaient remplacé le débat de fond sur les sites progressistes et rien de bien rassembleur ne paraissait pouvoir sortir rapidement de cela.


Pourtant l'enjeu est de taille. Face à la déferlante libérale qui s'annonce il s'agissait de permettre à notre peuple de se saisir d'un bulletin de vote et en faire une arme contre un avenir tout fait où il n'aurait eu le choix qu'entre un libéralisme de droite et un libéralisme de gauche. De lui donner l'occasion d'amorcer un processus politique permettant d'envisager la construction d'un autre choix de société pour plus de justice et de liberté, à l'image des expériences qui commencent à se mettre en place en Amérique Latine. Quel enjeu ! Et quel travail ! Nul doute que la route d'une telle construction soit un chemin ardu pavé d'embûches, la désignation d'un candidat pour les présidentielles en étant une de taille. Personne n'en doute, ainsi qu'en témoigne le rapport de Patrice Cohen-Seat au Conseil National des 28 et 29 septembre 2006 :


Il ne s’agit pas de se raconter d’histoires. Les difficultés sont grandes, à la mesure de l’enjeu : mettre en œuvre en France une politique antilibérale, c’est-à-dire engager, dans des conditions radicalement différente de celles du siècle dernier, une véritable rupture avec le capitalisme dans un des pays les plus puissants du monde. Mais je maintiens que le pire, encore une fois, serait de passer à côté d’une chance historique en sous-estimant le possible.


Quoi qu’il arrive, je ne crois pas qu’il y ait d’alternative à l’effort dans lequel nous sommes engagés. Personne ne peut prévoir si et dans quelle mesure notre peuple se saisira dès 2007 de l’enjeu historique d’une alternative antilibérale à gauche. Mais notre responsabilité est à coup sûr de créer les meilleures conditions pour qu’il en ait la possibilité. Elaborer un programme politique convaincant, rassembler pour le porter le plus grand nombre possible de femmes, d’hommes et de forces dans lequel il puisse se reconnaître et avoir confiance : il n’y a aucun « truc » qui puisse nous faire faire l’économie de ce travail de fond.




En présentant Marie-George comme candidate en passant outre la recherche d'un consensus, le parti fait un double pari : Que la démarche unitaire n'explose pas en vol, et que les collectifs locaux légitiment cette candidature, se l'approprient et s'engagent sans réserve dans une campagne politique afin de faire converger ce ras-le-bol qui monte dans le pays vers la candidature de Marie-George. C'est un pari qui me semble risqué et lourd de menaces pour l'avenir de la dynamique unitaire qui semblait avoir commencé à prendre dans le pays mais j'espère que c'est un pari que gagnera, avec Marie-George, le mouvement anti-libéral. Il y va des combats futurs que nous ne manquerons pas d'avoir à mener.


Sur ce : Joyeux Noël !!!!!







mardi 19 décembre 2006

Fritures sur la ligne anti-libérale ?

Bastille 29 mai 2005

Pendant que ça patine sur la grande Rigaudie, il semble que ça dérape du coté gauche à la construction d'une alternative anti-libérale pour la présidentielle de 2007.

Nous sommes appelés à voter mercredi pour savoir si Marie-George devait maintenir sa candidature à la course à l'investiture unitaire. Saperlipopette ! Je ne sais pas ce qui s'est passé dans les autres assemblées de communistes de par le pays mais si la direction avait eu ses oreilles à la Bouquerie mercredi dernier, elles les aurait vues passer du rose au rouge. Clair que l'affaire nous tenait à coeur. La salle était pleine ce soir-là, à l'image de l'implication citoyenne de la semaine précédente qui avait fait se remplir la salle Denoix pour la désignation des délégués à la conférence nationale des 9 et 10 décembre.

Si le Parti avait la capacité à rassembler largement autour de sa secrétaire nationale quel besoin aurions nous de collectifs dans lesquels nous apportons bien souvent l'essentiel de la force militante? C'est faire le jeu de la direction de la LCR qui tente contre l'avis de son électorat de bloquer le processus unitaire que de vouloir faire passer en force Marie-George. Indépendamment de ses qualités humaines et de femme en politique je pense que c'était une faute politique de la présenter à l'investiture, on le voit maintenant. La maintenir serait au pire courir le risque de faire péter le parti de l'intérieur, au mieux bloquer toute alternative à gauche.

Qui peut bien croire en effet qu'en cas d'échec du processus unitaire Besancenot et Laguiller n'obtiendraient pas les 500 signatures avec en sous main la bénédiction du PS ? Sans une mobilisation sans faille des collectifs unitaires, en permanence renvoyée dos à dos aux candidats de la LCR et de LO par les grands médias au service de la bourgeoisie, que pourrait faire de beaucoup mieux Marie-George que ce bon vieux Robert avec ses 3,37% il y a 5 ans? Forte du ralliement de Chevènement et de Taubira, Ségolène aurait beau jeu de faire fonctionner à fond les leviers du vote utile sur une opinion de gauche traumatisée par le 21 avril 2002 face à une vraie gauche profondément divisée.

Et pourtant il y a urgence à s'entendre. A coté d'un Sarkozy qui s'apprête à dynamiter les acquis sociaux, le danger de dérive libérale vient aussi plein pot de Ségolène Réac qui n'a jamais fait illusion sur sa soi-disante appartenance au peuple de gauche. Ses dérives populistes et sécuritaires actuelles ne sont pas de simples accidents de parcours, comme en témoigne une personnalité peu susceptible de parti pris dans le débat qui s'annonce :

La révolution, la gauche, la droite et Ségolène vus par Bourdieu
(format flash)







dimanche 17 décembre 2006

Ça glisse sur la grande Rigaudie...


Ça y est ils l'ont installée. L'association des commerçants de Sarlat et fer de lance de l'équipe municipale en place offre généreusement aux habitants de la ville une patinoire pour la durée des fêtes. Installée sur une place de la grande Rigaudie vidée de ses voitures aux immatriculations lointaines, les enfants de la petite bourgeoisie Sarladaise vont pouvoir s'adonner en bonne compagnie aux joies du patinage sur glace. A 4 euros le ticket de 50 minutes, sûr que les gamins des HLM de la Brande ne vont pas venir s'y bousculer pour de longues après-midi de glisse. Mais il est vrai que-ceux là n'ont qu'à attendre que les étangs des environs ne gèlent.


C'est donc une semaine sociale riche qui s'achève à Sarlat. Celle-ci avait commencée mercredi par l'arbre de Noël des services sociaux de la Mairie. Après un enquiquinant spectacle au cours duquel des enfants éteints n'arrivaient pas à retrouver l'air du "petit papa noël" (à tel point qu'on était en droit de se demander à quoi servait leur professeur) celui-ci, ventripotent vieillard revêtu de son uniforme coca-cola, faisait son apparition pour la grande joie des petits mais surtout des plus grands. Un cadeau pour chacun dans la joie et la bonne humeur générale, Sarlat est une ville où il fait décidément bon vivre et nul doute que le patron du Jouet-Club cotise à l'association des commerçants.

dimanche 3 décembre 2006

Mauvaise rencontre dominicale

La Traverse

La traverse de Sarlat est un sillon dans la vieille ville que le XIXème siècle a découpé comme d'un coup de couteau du faubourg de l'Endrevie au nord à la Grande Rigaudie au sud. Cette rue de la république tracée sous le règne de Louis-Philipe et prolongée au sud par l'avenue du nabot Thiers, boucher des républicains de la Commune de Paris, avait pris ce matin l'espace d'un instant des airs de rue de république bananière. On a en effet pu y croiser, guidé par le maire de Sarlat, le nobliau de Peretti, tout un troupeau de forbans de l'U.M.P. en goguette se rendant du centre culturel Paul Eluard vers l'ancien évêché : tout un symbole. Parmi ceux-ci plastronnait, en chef de gang, l'ancien ministre des privatisations et du vol du patrimoine national de 1986 à 1988, ancien premier ministre en terre de chiraquie à l'issue du formidable mouvement social de novembre-décembre 1995, j'ai nommé Alain Juppé lui-même. La réélection de celui-ci au premier tour comme maire de Bordeaux après un exil consécutif à sa condamnation comme président d'un R.P.R. pris la main dans le sac à se remplir les poches de l'argent public est symptomatique de l'état de déliquescence de notre république.

Tout ceci nous ramène à l'actualité politique de la semaine qui s'est achevée. Après les élections internes P.S. de la semaine précédente, c'est le second étage de la fusée Sarkolène Ségozy qui a été mis en orbite jeudi. Le grand jeu est enfin prêt, les grandes lignes sont dessinées. Ségo et Sarko chassent ensemble sur les terres des phobies sécuritaires pour le plus grand profit d'un Le Pen en embuscade. Chacun va s'appuyer sur le spectre du 21 avril pour tenter d'imposer dans son camp un réflexe de vote utile en sa faveur, en espérant sans l'avouer se retrouver au second tour face à un Le Pen lui assurant par un réflexe républicain une élection haut la main. Brave pitbull que ce bon vieux Jean-Marie qui permet à des forces politiques décrédibilisées de s'assurer des victoires électorales avec des résultats dignes des bonnes vieilles démocraties populaires. Tout ça pour le plus grand profit de ces bonnes vieilles bourgeoisies qui ne voient plus, à aucun des moments forts de ce qui devrait être le jeu politique, leurs pouvoirs sans partage remis en cause.

C'est que cela fait longtemps que de jeu, le politique s'est transformé en farce. Et que de citoyens on s'évertue à nous transformer en dindons. Ce qui ne semble pas réussir trop mal, comme peut nous le rappeler croiser un Juppé tête haute dans la rue de la République de la capitale d'une vieille terre de croquants, qui sut en son temps porter haut et fort les valeurs citoyennes.

Espérons qu'à l'instar du 29 mai 2005, ces jeux que l'on dit courus d'avance ne nous réservent quelque bonne surprise. Mais nous devrions avoir l'occasion d'en reparler.